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Moussa Pascal Sougui: « Nous ne pouvons accepter que les élèves et les étudiants deviennent une cible de la répression au Tchad » #NOTATARGET

Nous sommes très préoccupés par la répression policière très violente des élèves et étudiants qui ont manifesté ce samedi 10 février 2018 contre la fermeture de leurs établissements scolaires et universitaires au Tchad.

A l’appel de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET), une opération « tintamarre » a été organisé dans plusieurs villes du Tchad pour exiger le respect du droit fondamental à l’éducation, inscrit dans les articles 28 et 29 de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU dont le Tchad est signataire.

Le mot d’ordre était de rester chez soi, et de faire du bruit avec des sifflets et de casseroles de 5 heures à 7 heures du matin pour réclamer la reprise des cours dans les écoles, lycées et universités du pays.

En réaction, des éléments du groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) se sont déployés et ont procédé à plusieurs centaines d’arrestations. Ils ont même tiré des gaz lacrymogènes dans les domiciles privés des n’djaménois pour faire taire le désarroi des élèves qui demandent tout simplement à aller à l’école fermée depuis deux semaines à cause de la grève générale au Tchad. Des bébés, des femmes enceintes et des enfants ont été intoxiqués par du gaz lacrymogène dans leurs maisons.

Il n’est pas tolérable que les forces de l’ordre au Tchad ne respectent aucun droit. Le mépris total de la vie des citoyens, le recours illégal à la force et l’utilisation systématique et massive des gaz lacrymogènes ne sauraient être tolérés. L’utilisation d’armes à feu contre des manifestants non armés est contraire aux obligations qui incombent à la République du Tchad en vertu du droit international.

Les autorités tchadiennes doivent comprendre que les élèves et les étudiants sont obligés de manifester pour exiger leur droit à l’éducation car l’école ne peut pas attendre même dans la situation de crise que connaît actuellement notre pays. L’éducation est fondamentale pour les enfants et l’avenir du pays.  Il est donc grand temps que le Président Idriss Déby Itno prenne conscience de la situation pour qu’une issue soit trouvée dans les meilleurs délais  à la grève des enseignants.

Nous condamnons vigoureusement les brutalités policières et appelons à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les manifestants détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits constitutionnels.

La politique actuelle d’interdiction systématique de toute manifestation autre que pour soutenir le régime, la répression des manifestants pacifiques et l’impunité qui y est associée doivent cesser.

Face à la grave dégradation de la situation sociale au Tchad, il devient plus que urgent d’organiser une rencontre entre tous les acteurs politiques, de la société civile et des groupes politico-militaires afin de trouver des issues à cette crise économique, politique et sociale, notamment dans le domaine de l’éducation en déliquescence totale,  avant que  des situations non souhaitables ne redeviennent possibles au Tchad et avant notre pays ne sombre définitivement dans le chaos.

Nous lançons ici un appel aux Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, et à tous les pays amis du Tchad notamment la France et les États-Unis, à continuer d’œuvrer dans ce sens pour que le dialogue entre tous les fils du Tchad soit possible afin de donner un avenir à  notre jeunesse. Il est crucial pour la sécurité au Sahel de renforcer la stabilité du Tchad entouré par des pays en proie au terrorisme.

Dr Moussa Pascal Sougui
Secrétaire général du Conseil National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD-TCHAD)

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