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Qui sera le Vice-Président final qui succèdera au Maréchal Idriss Déby au Tchad ?

Sans surprise, le Conseil des ministres de ce jeudi 12 novembre 2020 a adopté la loi constitutionnelle pourtant révision de la constitution du 4 mai 2018. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour de ce conseil des ministres. Il s’agit du projet de Loi constitutionnelle portant révision de la Constitution du 4 mai 2018, soumis au Conseil par la Ministre Secrétaire Générale du Gouvernement. 

Désormais, le Maréchal-Président Idriss Déby pourra nommer son Vice-président qui pourrait être son successeur en cas de vacance.

« En ce qui concerne le Vice-président, il est nommé par le Président de la République, dont il assure l’intérim en cas d’absence du territoire ou d’empêchement temporaire dans la limite des pouvoirs que le Chef de l’État lui aura délégués. Les conditions d’exercice de l’intérim sont fixées par un acte règlementaire », a précisé le porte-parole du gouvernement. « En cas de vacance de la Présidence de la République ou d’empêchement définitif, les attributions du Président de la République, à l’exception des pouvoirs prévus par les articles 85, 88 et 95, sont provisoirement exercés par le Vice-Président et, en cas d’empêchement de ce dernier, par le Président du Sénat », a ajouté Chérif Mahamat Zene. « Dans tous les cas, il est procédé à de nouvelles élections présidentielles 45 jours au moins et 90 jours au plus », a-t-il conclu.

Lors du 2e Forum, les poids lourds du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir, se sont imposés pour que le futur Vice-président soit nommé par le Président au lieu d’un Vice-président colistier élu en même temps que le Président comme lors de la présidentielle américaine, où Joe Biden et sa colistière Kamala Harris ont été tous les deux élus. L’objectif de cette manœuvre du MPS est de permettre au Maréchal qui tient le Tchad d’une main de fer depuis trois décennies de pouvoir transmettre son pouvoir à un membre de sa famille au cours de son 6e mandat présidentiel prévu en 2021. Les « crocodiles » du MPS ont bien compris que le Maréchal du Tchad a l’intention d’installer l’un de ses fils ou un autre membre de sa famille sur son fauteuil présidentiel et se retirer dans son fief Amdjarass pour se reposer. C’est son vieux rêve de dictateur. La monarchisation du pouvoir que nous craignions semble être bien en marche dans notre pays.

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Evidemment, au début, pour faire passer la pilule amère de la dictature héréditaire, Idriss Déby va nommer comme Vice-président pour un ou deux mois, des personnalités dociles et sans grandes ambitions, de préférence originaires de la partie méridionale de notre pays, comme par exemple l’actuel Secrétaire général de la Présidence, Kalzeubé Pahimi Deubet ou le voleur de l’Education, l’actuel président d l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi. Pour jouer la parité, il peut aussi nommer la Ministre Secrétaire générale du gouvernement, Mariam Mahamat Nour, celle qui a ficelé de bout en bout ce projet lors du 2e Forum sous l’œil vigilant du MPS.

Mais, au final, Le Maréchal nommera le vrai Vice-président qui lui succèdera en cas de vacance de pouvoir ou quand il décidera de se retirer de la vie politique. Les tchadiens ne sont pas dupes et savent que le Vice-président final sera un membre de sa famille.

Le Président Déby ne va certainement pas nommer comme Vice-président quelqu’un comme Pahimi Padacké Albert qui lui a créé des gros soucis en 2018.

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Selon des sources concordantes au Palais rose, en 2018, Déby appelait quotidiennement son Premier ministre (PM) de l’époque, Pahimi Padacké Albert, pour qu’il dépose sa démission, mais le PM a tardé de s’exécuter et le samedi 17 juin 2018, Idriss Déby l’a fait venir et l’a sommé de démissionner séance tenante, mais le PM a refusé. « Notre accord signé ne prévoit pas une démission en cours de mandat», aurait-il répliqué. « Banana loutti koura tinen mafi ». Le président Déby a même fait encercler la primature par sa garde pour l’impressionner, mais cela n’a pas ébranlé le « Banana » qui a voulu jouer les prolongations en se basant sur la constitution. Pour se débarrasser de lui, le dictateur tchadien est allé jusqu’à supprimer carrément le poste de Premier ministre au Tchad avec l’instauration de la IVe République.

Qui sera alors le Vice-président final, celui (celle) qui succédera au Maréchal Idriss Déby ? Nous analyserons les profils des prétendants dans une de nos prochaines publications.

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