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Tchad: malgré l’amnistie décrétée par le Président Idriss Déby, des opposants croupissent toujours en prison et d’autres sont traqués en Afrique

A l’occasion de la proclamation de la IVe République au mois de mai 2018, le Président Idriss Déby a décrété une amnistie générale invitant tous les tchadiens qui « pour une raison ou pour une autre ont quitté leurs pays à rentrer dignement ». Mais, malgré l’amnistie, des opposants politiques croupissement toujours dans les prisons du régime.

Emprisonné depuis trois ans, l’ancien chef rebelle Abdelkader Baba Laddé est toujours détenu en prison malgré son état de santé. Livré à la justice tchadienne le 2 janvier 2015 par la Centrafrique où il s’est réfugié après avoir échappé à une tentative d’arrestation des forces tchadiennes, Abdelkader Baba Laddé a été interné à N’Djamena, puis transféré au bagne de Koro Toro, en plein désert tchadien. Dans une lettre au garde des Sceaux, le représentant de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Dobian Assingar, s’inquiète de l’état de santé du prisonnier politique et s’interroge sur les raisons de son maintien en détention alors qu’une ordonnance du chef de l’État a amnistié tous les rebelles à l’occasion de la proclamation de la IVe République au mois de mai 2018.

Les opposants au Président Idriss Déby ne sont plus à l’abri même à l’étranger. Ci-dessous un communiqué de l’ancien Député et Secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), Djibrine Assali Hamdallah:

« J’ai l’honneur de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :
Le 16 août 2018, j’avais été appelé au téléphone par un de mes anciens élèves, le nommé Djiddi Saleh, ancien Directeur Général de l’Agence Nationale de la Sécurité (ANS) et actuel Conseiller à la sécurité à la Présidence de République.

Après m’avait rappelé notre entretien d’il y a deux ans, au cours duquel il m’avait proposé de regagner le pays et qu’il se portait garant de ma sécurité puisqu’il me considérait comme son père. Ensuite il revient à la charge pour réitérer sa proposition antérieure, mais cette fois-ci, en invoquant les faveurs de l’amnistie accordée par le Président de la République aux anciens rebelles ainsi qu’aux exilés.

Pour me convaincre du sérieux de sa proposition, il me passe deux parents, à savoir, le Dr Adam Idriss et le colonel Djimet Issa, qui, à leur tour, insistent sur la nécessité de mon retour qui serait désiré et souhaité par toute la communauté Dadjo. Ils avaient ajouté qu’au besoin, ils étaient disposés à venir me trouver à Ouagadougou, afin qu’on puisse rentrer ensemble au Tchad.

Face à cette sollicitation, j’avais donné mon accord de principe de rentrer tout en leur précisant que je posais des conditions préalables. Monsieur Djiddi Saleh m’avait demandé de les lui faire parvenir avant de se prononcer. Depuis lors, le Conseiller à la Présidence ne m’a plus recontacté. Néanmoins, selon le Dr Adam Idriss, le Présidence de la République, après avoir pris connaissance de mes conditions, aurait dit qu’il faut d’abord que je rentre au Tchad avant que je puisse être évacué en France pour mes soins. Ce à quoi j’avais opposé un refus catégorique. Alors mon interlocuteur avait encore réitéré leur proposition d’effectuer le déplacement au Burkina Faso.

Une fois de plus, j’avais refusé tout en lui faisant savoir que le problème m’oppose au Président de la République qui, non content de m’avoir fait abusivement licencié en 1992, de mon emploi, avait toujours cherché à me faire assassiner. Certaines de ses tentatives d’assassinat m’avaient été confirmées, devant témoins, par son ancien Directeur de Cabinet, Monsieur Timan Erdemi, lorsque nous étions dans le maquis du Darfour, au Soudan. Donc il n’est nullement question deux parents fassent le déplacement pour soit disant me chercher. S’il le faut, il y a des institutions de l’Etat pour régler ce genre de problèmes.

Malgré cette position très claire, j’ai appris hier, des sources bien informées, que le Dr Adam Idriss accompagné du Colonel Djimet Issa ont quitté hier N’Djamena pour Ouagadougou. Ils seraient envoyés par le Président de la république, avec pour mission soit de me ramener, soit de me liquider.
Ce matin, j’ai fait vérifier cette information et j’ai constaté que les numéros de téléphone du Dr Adam Idriss, aussi bien Whatsapp que le numéro simple sont tous fermés. Cela suppose que ces deux agents de l’ANS sont, soit en route soit déjà arrivés à Ouagadougou.

Par mesure de précaution, j’ai fermé mes numéros de téléphone. Par conséquent, je m’excuse auprès de mes amis et/ou correspondants qui ne pourront plus me joindre sur ces numéros.
Tout en sachant que la meilleure protection est celle de Dieu, j’espère que cette fois-ci, les autorités compétentes ainsi que les services chargés de la protection des réfugiés, prendront toutes les dispositions nécessaires afin d’éviter que l’irréparable puisse se produire ».

TchadConvergence

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