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Tchad: la CPDC appelle le gouvernement à instaurer un véritable dialogue politique inclusif sans tergiverser

Le porte-parole adjoint de la coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC), Dr Poddi Djimé Bichara a animé ce samedi 8 septembre une conférence de presse focalisée sur le déclenchement des affrontements militaires dans l’extrême nord.

Voici sa déclaration liminaire:

Le 58e anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Tchad a été commémoré sous le signe de la violence. Le 11 août 2018, des événements d’une extrême gravité se sont produits au nord du pays, au lieudit Kouri Bougri où des éléments rebelles ont mené des attaques meurtrières contre les positions gouvernementales. La presse internationale et les réseaux sociaux s’en sont fait un large écho qui indique que la situation est préoccupante. La réaction brutale du Gouvernement menaçant de tout détruire dans la région, crée des sueurs froides parmi les populations tchadiennes qui sont loin d’avoir oublié les affres de la guerre subie pendant des décennies.

La guerre qui a marqué toute l’histoire du Tchad avec son cortège de malheurs, de massacres sauvages, de destructions aveugles, est sans conteste le moyen le plus inapproprié pour la recherche de solutions aux problèmes, quels qu’ils soient. Au demeurant, le recours à la force des armes est la preuve irréfutable de l’échec du Gouvernement dans la conduite des affaires du pays.

A l’ouverture de la Conférence Nationale Souveraine de 1993, des armes de guerre ont été brûlées, symbole fort pour signifier qu’on abandonnait définitivement l’usage de la violence dans le règlement des contentieux politiques. Il avait été proclamé : « plus jamais ça ! ». Aujourd’hui, on semble avoir perdu la mémoire et la raison.

Comment un pays comme le Tchad, empêtré dans une crise multidimensionnelle qui n’épargne aucun compartiment de la vie nationale, peut-il s’offrir le luxe de s’engager dans une guerre ?

Le Gouvernement éprouve déjà d’énormes difficultés à assurer le fonctionnement de l’administration. Ce n’est là qu’un euphémisme ! Les salaires des agents de l’Etat ne sont plus payés que parcimonieusement. Il n’y a qu’à voir la misère faite aux personnels de l’Education Nationale contraints de manifester publiquement pour réclamer leur salaire des mois de juillet et août. Ce ne sont là que des soubresauts d’une crise sociale profonde à laquelle le Gouvernement n’a pas de solution.

En effet, l’économie nationale est à terre et un Etat digne de ce nom ne peut pas vivre seulement des aides extérieures. Économie en panne, système éducatif et santé publique en panne, dans un espace des libertés fondamentales confisquées : telle est la réalité du Tchad qu’il faut voir en face. Tout le reste n’est que subterfuges et fuite des responsabilités.

La CPDC invite le Gouvernement à ne pas tergiverser. Son échec dans la résolution de la crise est patent. La solution se trouve uniquement dans le génie du peuple tchadien qu’il faut libérer. Toutes les forces vives de ce pays réunies, le sortiront du chaos. La solution de la crise est dans un véritable dialogue politique inclusif et nulle part ailleurs.

TchadConvergence

 

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