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L’OIM apporte son aide à 11 500 personnes déplacées au Tchad

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sollicite une assistance financière urgente pour venir en aide à une dizaine de milliers de personnes récemment déplacées par les inondations au Tchad.

L’OIM estime qu’environ 11.500 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile depuis la fin octobre à la suite d’inondations soudaines à N’Djamena, la capitale du Tchad. Ces inondations, qui ont causé des dégâts catastrophiques, sont le résultat de la montée des eaux qui a entraîné le débordement du fleuve Chari et une rupture de digue dans le neuvième district de N’Djamena.

En coordination avec les autorités tchadiennes et la communauté humanitaire dans ce pays d’Afrique centrale, l’OIM fournit un soutien de premier plan à la gestion et au développement du site qui accueille les personnes déplacées, avec la construction d’abris, l’approvisionnement en eau, la mise à disposition de lampes solaires et la distribution d’articles non alimentaires. 

L’agence onusienne recueille également des données via sa matrice de suivi des déplacements pour évaluer les besoins des personnes déplacées. Ces inondations accentuent la vulnérabilité d’une population qui avait déjà été touchée par de graves inondations en août dernier. Plus de 100 ménages avaient alors été soutenus par l’OIM.

Intensifier les efforts pour fournir rapidement des abris et une aide aux victimes

Avec cette nouvelle inondation, l’OIM souligne qu’un financement supplémentaire est nécessaire de toute urgence alors que les niveaux d’eau continuent d’augmenter.

« Il est maintenant urgent d’intensifier les efforts pour fournir rapidement des abris appropriés et une aide d’urgence aux victimes de la catastrophe, car il y a des préoccupations concernant la propagation de la Covid dans les espaces de vie étroits ainsi que le risque de maladies d’origine hydrique endémiques dans la région », a déclaré Anne Schaefer, cheffe de mission de l’OIM au Tchad.

Sur le site où sont dirigées les personnes déplacées, l’OIM a construit des abris temporaires et organisé des séances de sensibilisation sur la sécurité incendie et la protection contre d’autres risques. L’agence onusienne estime qu’il reste encore beaucoup à faire pour soutenir les personnes qui en ont le plus besoin, notamment en matière d’alimentation, d’assainissement et d’éducation en temps de crise.

Des inondations récurrentes

Les fleuves Chari et Logone, qui traversent la République centrafricaine, le Cameroun et le Tchad, sont parmi les principales sources d’eau du lac Tchad. Mais leurs débits sont irréguliers : faibles entre février et juillet, ils deviennent exceptionnellement élevés entre août et novembre, en particulier lorsqu’ils sont alimentés par les eaux de pluie pendant les mois pluvieux d’été.

Des digues ont été construites autour des fleuves pour éviter d’éventuelles catastrophes, mais lorsque les pluies sont fortes, les cours d’eau débordent dans les zones environnantes, causant des dommages humains et matériels considérables.

« Une réponse d’ensemble est nécessaire pour dresser le profil des personnes les plus touchées et les plus vulnérables aux inondations, et pour renforcer la préparation aux situations d’urgence ainsi que la réduction et la gestion des risques de catastrophe dans les zones sujettes aux inondations », a expliqué Mme Schaefer.

Selon la cheffe de mission de l’OIM au Tchad, le renforcement de ces capacités doit se traduire également par « un appui aux autorités gouvernementales en matière de planification, d’alerte rapide et de réponse rapide aux inondations et autres catastrophes ».

La saison des pluies extrêmes de 2020, qui se poursuit dans le sud du Tchad, entraîne une augmentation des niveaux des eaux. En amont, le risque augmente également dans la province du Lac, où plus de 393.000 personnes sont actuellement déplacées en raison du changement climatique et de l’insécurité causée par les actions de l’organisation terroriste Boko Haram et d’autres groupes armés non étatiques.

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