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Le cadeau de Noël du gouvernement tchadien aux fonctionnaires: « les jours non prestés ne seront plus payés ! »

Conférence de presse de cinq membres du gouvernement: le ministre de la Fonction publique en charge du dialogue social, M. Abdelkérim Séïd Bauche avec à ses côtés ses collègues des Finances, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la santé publique.

(N’Djaména, 27 décembre 2016) – Au Tchad, les syndicats sont vent debout contre la décision du gouvernement de revoir la loi sur le régime de grève. En cessation d’activité depuis trois mois pour protester contre les retards dans le paiement des salaires et la réduction de leurs indemnités, les fonctionnaires risquent, si le nouveau projet de loi est adopté, de ne plus être payés par l’État pendant les jours de grève.

Réuni le jeudi 22 décembre 2016 en conseil ordinaire des ministres sous la présidence du Premier ministre Pahimi Padacké Albert, le gouvernement du Tchad a adopté un projet de loi portant modification de la n°008 du 9 mai 2007 portant règlementation de l’exercice du droit de grève dans les services publics, devant permettre de ne plus payer les jours non prestés.

Selon le compte rendu du Conseil des ministres lu par le secrétaire général du Gouvernement, Abdoulaye Sabre Fadoul, assurant l’intérim de sa collègue de la Communication, le gouvernement veut à travers des nouvelles modifications amender quatre dispositions de cette loi qui règlementant le droit à la grève.

«A l’occasion de l’examen de l’amendement de la loi n°008, le conseil a regretté profondément l’attitude jusqu’au-boutiste et inconstante de la plateforme syndicale alors que le gouvernement s’est acquitté de la totalité des conditions posées comme préalables à la reprise des activités», a expliqué Abdoulaye Sabre Fadoul dans son compte rendu du conseil des ministres.

« L’adoption du projet de loi modificatif de la loi n°008 aura le mérite de mettre chacun devant ses responsabilités et de permettre au gouvernement de ne plus payer les journées non prestées. Aussi le Premier ministre, a rappelé la disposition permanente du gouvernement au dialogue, mais à un dialogue constructif, un dialogue responsable et conduit de bonne foi de part et d’autre », a ajouté le SGG du gouvernement.

Si le gouvernement et les syndicats parlent de dialogue, le mot ne semble pas avoir le même sens chez tout le monde.

Pour les syndicats qui souhaitent aussi dialoguer, cette mesure est une intimidation qui ne passe pas. « La plateforme est toujours restée ouverte au dialogue, mais il n’y a pas d’avancées, estime Jérémie Guirayo, un des leaders de la plateforme des syndicats. Le gouvernement a présenté ses limites. Et quand on est à bout de souffle, on sort des formes de décrets ou de loi pour intimider l’autre partie ».

Les fonctionnaires tchadiens sont en grève depuis presque quatre mois pour revendiquer des arriérés des salaires et protester contre les mesures de coupe budgétaire sur les primes et indemnités.

En plus de la paralysie de l’administration publique, les hôpitaux, les écoles et les universités sont restés fermés. Le premier ministre Pahimi Padacke Albert avait sollicité une trêve sociale aux centrales syndicales sans conditions, mais celles-ci ont posé des conditions avant toute acceptation.

TchadConvergence avec RFI

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