(N’Djaména, 8 novembre 2016) – La grève sèche lancée par la plateforme revendicatrice des centrales syndicales à des conséquences terribles sur la population tchadienne. Dans les hôpitaux, ce sont les grincements de dents, les malades sont abandonnés à leur triste sort sans aucune assistance. Un spectacle désolant et écœurant.
De l’hôpital Général de Référence Nationale (HGRN) en passant par la polyclinique et les centres de santé d’Ardep Djoumal et de Chagoua, c’est la paralysie totale des activités. Ce sont les sentinelles et quelques personnels soignants courageux qui vous accueillent en disant simplement qu’il n y a personne pour administrer les soins. Ces quelques personnes malades couchées à même le sol ne savent où aller et préfèrent mourir à l’hôpital que de rentrer chez eux ajoute la sentinelle.
Les responsables de ces centres de santé font de leur mieux pour soulager la souffrance de leurs concitoyens mais ils sont dépassés. Car, il n y a pas d’infirmiers qualifiés disponibles confie un infirmier stagiaire au centre de santé de Chagoua qui a requis l’anonymat. Les femmes et les enfants font des va et vient dans les centres hospitaliers, mais personne n’est là pour s’occuper d’eux. Pour certains qui ont un peu de moyens, ils se ruent vers les cliniques privées pour les soins. Malheureusement ces cliniques ont une très faible capacité d’accueil par jour. Les moins nantis se tournent vers les docteurs « Choukou » autre appellation des marchands ambulants des produits pharmaceutiques qui prescrivent des médicaments et les vendent en même temps malgré leur incompétence avérée dans ce domaine aux pauvres malades.
C’est une autre forme de suicide qui ne dit pas son nom. Le malheur des uns fait le bonheur des autres a-t-on coutume de le dire.
Le Centre hospitalier Universitaire, le bon samaritain de Walia et le Centre de Santé Notre Dame des Apôtres de Chagoua sont les seuls centres qui travaillent à plein temps pour le moment. Depuis une semaine, ils sont débordés, pas de lits pour certains malades, les femmes enceintes et qui sont en travail sont couchées sur les carreaux en attendant leur tour. Certaines femmes saignent et finissent par accoucher là avec l’aide des sages-femmes qui travaillent d’arrache-pied. Une jeune femme, la trentaine révolue a failli perdre sa vie après avoir accouché de faux jumeaux suite d’hémorragie à l’hôpital bon samaritain nous confie son époux désemparé et remercie les prêtres jésuites qui se battent pour soulager la souffrance de la population de walia.
« Avec ce qui se passe, bon nombre de tchadiens a déjà trépassé par manque de soins appropriés. Combien de temps durera cette misère ? Vivement que nos gouvernants pensent à la souffrance de leurs administrés. C’est le Chaos dans les hôpitaux » déclare Nouba Serge, un jeune étudiant en instance de soutenance.
Par Moussa Nguedmbaye, Tchadinfos
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