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Grève, pas d’école, pas d’hôpital, manifestations, arrestations, enlèvements, tortures, passage à la clandestinité, le bras de fer entre la société civile et la dictature se poursuit au Tchad

Le Tchad fait face depuis le 25 janvier à une grogne sociale sans précédent. Grève générale illimitée à l’appel des syndicats, opérations tintamarres de protestation des élèves et étudiants… Tous sont vent debout contre les mesures d’austérité et la mauvaise gouvernance dans ce pays, et accusent aujourd’hui le pouvoir du président Idriss Déby d’user de plus en plus de la répression.

Au Tchad, sous la férule du président Idriss Déby, manifester son mécontentement face aux difficultés de la vie quotidienne et la « mauvaise gouvernance » reste un pari risqué.

Depuis janvier, la grève du secteur public est relativement bien suivie, mais les appels à manifester des syndicats, étudiants, société civile ou partis d’opposition, le sont peu, par crainte de la répression des forces de l’ordre déployées en grand nombre dans les rues de N’Djamena.

Partout à travers le pays, syndicalistes, étudiants, opposants ou activistes de la société civile dénoncent une répression accrue.

La semaine dernière, dix partis d’opposition qui avaient appelé à manifester à N’Djamena ont été suspendus pour « trouble à l’ordre public ».

Peur sur la ville
« La peur règne sur la ville », affirme Mahamat (nom d’emprunt) qui habite la capitale tchadienne depuis plus de 40 ans. « Malgré les frustrations, les gens ne veulent pas se faire arrêter, enlever, torturer ».

Selon un récent rapport d’Amnesty international, la répression s’est accentuée au Tchad depuis 2016 où l’Agence nationale des renseignements (ANS) joue un rôle central, selon l’ONG.

Dernier cas en date, Doba. Une dizaine de personnes auraient été arrêtées lundi après une « opération tintamarre » et plus d’une centaine d’arrestations le samedi dernier à N’Djaména après l’opération « sifflets universitaires ». Des bruits de casseroles, des cris et des coups de sifflets avaient réveillé cette ville du sud du pays.

Depuis, de nombreux leaders de la contestation au Tchad sont passés à la clandestinité. MIARIM DILLAH Evariste, président de l’Union des Jeunes pour le Renouveau (UJR) affiliée au parti UNDR est recherché et menacé depuis l’organisation de la marche pacifique du jeudi 08 février dernier, l’UJR tient le gouvernement pour responsable.

« Nous nous retrouvons avec 102 personnes arrêtées. Quelque 29 ont été libérées. Il y a eu des enlèvements, des intimidations, et certains de nos militants ne peuvent plus passer la nuit chez eux, parce que leur domicile est pratiquement surveillé nuit et jour et ils craignent d’être arrêtés », dit Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits humains.

Dans le collimateur, il y a l’Agence nationale de sécurité (ANS), accusée d’être le fer de lance de la répression. Ce que dément le ministre tchadien en charge de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir : « L’ANS n’a enlevé ni arrêté personne. Nous sommes au Tchad dans un État de droit. Et comme tel, nous ne pouvons arrêter personne sans motif. La justice doit faire son travail. tout ce que ces mauvaises langues véhiculent est un langage creux ».

Les syndicats et les forums citoyens assurent qu’ils ne vont rien lâcher, tant que le gouvernement ne revient sur les mesures d’austérités qui frappent la population. Le ministre de la Sécurité publique assure lui que force sera à la loi.

TchadConvergence avec RFI et AFP

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