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Une grève des transporteurs cristallise le ras-le-bol général au Tchad où la révolte gronde !

N’Djaména, la capitale tchadienne, aux allures d’une ville fantôme ce lundi 22 janvier 2018. Klaxons et vrombissements de moteur se sont tus à l’appel des transporteurs qui protestent ainsi contre l’augmentation des coûts du carburant. Cette grève intervient après plusieurs préavis émis par le Syndicat National des Transport en commun urbain, interurbain et régional du Tchad.

Pas de taxis, pas de minibus, pas de motos-taxis, ils sont des dizaines de milliers de n’djaménois à marcher à pieds pour se rendre au travail ce lundi 22 janvier, et ceux qui habitent loin de leurs lieux de travail ont dû abandonner. Les élèves du lycée Félix Éboué ont été violemment dispersé avec des grenades lacrymogènes par la police. Ce matin, toute la ville de N’Djaména et son agglomération étaient sous tension, des militaires avec des armes étaient visibles partout à la recherche des manifestants.

Joint par l’agence Anadolu, le président de la coopérative des taximans de N’Djamena, Ali Daoud, indique que tous les syndicats des transporteurs, après consultations de leurs bases, ont décidé d’entamer une grève de deux jours renouvelables, sans service minimum, à compter de lundi 22 janvier. «La grève a été suivie à hauteur de 98% dans la ville de N’Djamena et ses environs. Les bus et les taxis ont été garés et pour preuve, faites un tour dans les rues, vous ne les verrez pas circuler», a-t-il mentionné. «Les marchés sont déserts, parce que les gens ne peuvent pas s’y rendre sans bus ou taxis. Nous maintiendrons la pression jusqu’à la satisfaction des revendications ».

« Si le gouvernement ne trouve pas une solution pendant les deux jours de grève, le mouvement sera prolongé d’une semaine », avait déclaré samedi le président du collectif des syndicats des transports urbains, Hisseine Mahamat Abdoulaye.

« Si les syndicats vont en grève c’est parce que le gouvernement ne veut pas discuter avec eux », avait affirmé un autre responsable de ce collectif, Abdoulaye Adoum Brahim joint par l’AFP.

Lundi matin, les rues de la capitale sont presque désertées par les véhicules de transport en commun qui laissent place aux piétons, obligés d’arpenter les territoires pour aller au travail. Tôt le matin, les élèves se précipitent pour aller à l’école, mais il n’y a pas de bus ni taxi dans les rues. Sur l’avenue Maldoum Bada Abbas, des élèves marchent pour se rendre à l’école. Même chose sur l’avenue Charles De Gaulle, habitué au klaxon des taxis et aux arrêts inattendus des bus, les conducteurs de véhicules particuliers s’étonnent de l’ambiance et de l’observation du mot d’ordre des transporteurs. Dans des quartiers comme Kamnda et Habéna, des centaines d’enfants parcourent les rues et s’en prennent à ceux qui utilisent leurs engins. Des pneus ont été brulés sur certains axes de la capitale tchadienne. «Les élèves ont décidé de barricader toutes les routes et d’interdire l’accès aux personnes qui n’ont pas observé cette journée sans engins. Étant alertée, la police est descendue sur le terrain. Un bras de fer entre les élèves et la police a commencé», selon un enseignant qui lançait une alerte sur les réseaux sociaux. Cette grève de transporteurs coïncide aussi avec une manifestation des enseignants de deux lycées de la capitale qui protestaient ce matin contre la violation le jeudi dernier de leurs locaux par les sbires du régime. Il faut rappeler que, le jeudi dernier, une intervention de la police pour disperser la manifestation des étudiants de la faculté d’Ardep-Djoumal qui ont, par la suite, trouvé refuge au sein du lycée Félix Éboué, a entrainé l’évanouissement de plusieurs élèves dans les salles de classe. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène lancé par la police sans discernement. Voir à ce sujet, notre article, Tchad: incommodés par du gaz lacrymogène, plusieurs élèves s’évanouissent au lycée Félix Éboué de N’Djaména.

L’ambassade des États-Unis conseille au personnel du gouvernement américain au Tchad d’éviter la zone autour du lycée Félix Eboué de N’Djaména et d’éviter les foules et les manifestations les journées du 22 et 23 janvier. En outre, l’ambassade demande aux ressortissants américains de surveiller régulièrement les mises à jour des médias locaux et du service d’information de l’ambassade et du département d’État.

Aucune réaction des autorités chargées du transport ce matin. Joint par Anadolu, Nadji Madou, secrétaire général adjoint de la primature, indique que le gouvernement entend convoquer les syndicats des transporteurs pour une réunion, cet après-midi, pour qu’une issue soit rapidement trouvée, sans donner plus de précisions.

Conséquence, dans la foulée de la grève des transporteurs, les associations de consommateurs envisagent également une série de manifestations dès ce lundi.

A N’Djaména, tout le monde se demande comment va être la journée du jeudi 25 janvier, où des organisations de la société civile appellent à une marche pacifique dans les 10 communes de la ville de N’Djamena. La crainte de débordements est palpable.

TchadConvergence

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