(N’Djaména, 9 janvier) – Au Tchad, la grève continue sans qu’aucune solution ne se dessine. Le bras de fer entre le pouvoir et les syndicats a atteint son paroxysme. Notre pays est actuellement à l’arrêt.
Depuis 4 mois, les écoles sont fermées et le spectre d’une l’année blanche plane déjà sur le système éducatif tchadien. L’appel à la reprise des cours lancé par le Ministre de l’Éducation nationale et de la promotion civique, Ahmat Khazali Acyl pour le mardi 3 janvier 2017 n’a pas eu d’écho favorable dans les grands établissements publics de la capitale tchadienne. Dans la matinée du lundi 2 janvier 2017, le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) avait rejeté la reprise du travail brandissant un certain nombre des préalables entre autres, arriérés des salaires, paiement du treizième mois, les primes des examens et concours, retrait des 16 mesures et suspension des modifications de la loi n°008 réglementant l’exercice du droit à la grève au Tchad.
Les hôpitaux publics sont aussi fermés depuis plusieurs mois. La plateforme formée par l’Union des syndicats du Tchad (UST), le Syndicat des enseignants et chercheurs du supérieur (SYNECS) et la Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST) a décidé mercredi dernier de suspendre jusqu’à nouvel ordre le service minimum dans tous les hôpitaux du pays, instauré, il y a deux semaines, après la grève sèche. Par ailleurs, la plateforme revendicative constate avec une grande satisfaction la mobilisation sans faille de ses militantes et militants pour faire échouer le plan du gouvernement appelant à la reprise des cours dans les établissements scolaires et universitaires le 3 janvier 2017 sur l’étendue du territoire. Elle se félicite pour cette mobilisation de tous leurs militants et leur demandent de rester vigilants, sereins et mobilisés en attendant le nouveau mot d’ordre.
Mise en place le 29 décembre, le Mouvement pour l’Éveil Citoyen (MECI) a été très rapidement dans la ligne de mire du MPS, parti au pouvoir. Le ministre tchadien de l’Administration du territoire et de la gouvernance locale, Bachar Ali Souleymane, a annoncé vendredi dernier l’interdiction des activités du MECI sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement accuse le MECI, qui regroupe des associations de défense des droits de l’homme, des partis politiques, des personnes ressources et d’autres personnalités de divers secteurs, d’être de connivence avec des mouvements armés au Nord du Tchad. Pour Nasra Djimasngar, l’un des porte-parole du MECI, la peur a changé de camp. Il déclare à par ailleurs à VOA que cette intimidation et menace de poursuite judiciaire ne va pas entamer la détermination de son organisation.
Ce bras de fer vient s’ajouter à la tension sociale entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Après cette maladresse et face au statu quo social, le gouvernement saute sur l’occasion d’une tension entre les forces de Khalifa Haftar et les milices de Misrata au sud de la Libye, pour fermer la frontière terrestre entre le Tchad et la Libye et déclarer les régions frontalières de la Libye zones d’opérations militaires. Selon le Premier ministre d’Idriss Déby, «dans leur débâcle, quelques groupes terroristes isolés ont convergé vers le sud de la Libye, c’est-à-dire à la frontière nord de notre pays qui se trouve ainsi potentiellement exposée à une grave menace d’infiltration terroriste». Mais, selon plusieurs sources sécuritaires dans le sud de la Libye et au nord du Tchad, actuellement, il n’y a rien qui menace la sécurité de notre pays. Cette décision du gouvernement est tout simplement une fuite en avant, une diversion pour minimiser la tension sociale qui a commencé à inquiéter les protecteurs de l’homme qui tient notre pays d’une main de fer depuis 26 ans.
Cette fermeture de la frontière terrestre avec la Libye qui se justifie pas, va tout simplement asphyxier l’économie de la région du Grand nord jusqu’au Kanem et fragiliser la stabilité de ces régions car les populations locales sont très dépendantes des marchandises en provenance de la Libye.
Selon le journaliste Eric Topona, craignant une attaque rebelle côté sud, le Président Déby a envoyé 300 éléments de la Direction Générale des Services de Sécurité et des Institutions de l’État (DGSSIE), la Garde prétorienne, à Doba et Sarh, dans le septentrion. 300 autres éléments de la DGSSIE seraient également déployés à Moïssala, toujours dans le sud.
La situation est donc actuellement explosive au Tchad et le Président Idriss Déby semble être dépassé. Toutes les dernières sorties médiatiques du Président le montrent d’une manière évidente. Dans un pays où un seul homme décide de tout depuis 26 ans, et que celui-ci ne maîtrise pas la situation, l’inquiétude va grandissante dans le pays de Toumaï. Que Dieu sauve le Tchad !
TchadConvergence
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la confusion feigne chez la population civil
Que deby dégage,nous vivrons en paix avec un nouveau PILOTE.
Deby tatonne,il ne sait pas diriger un Etat,il est fatigué et il doit quitter en bon tchadien.