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Tchad: la grève des fonctionnaires largement suivie à N’Djamena

L’appel des syndicats à une grève « générale illimitée » du secteur public, pour protester contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement du Tchad, a été largement suivi à N’Djamena mardi, a constaté un correspondant de l’AFP.

La circulation était fluide mardi dans les rues de la capitale tchadienne et la plupart des bureaux de fonctionnaires étaient fermés.

Tous les établissements scolaires primaires, secondaires et universitaires de la capitale sont restés fermés.

Lundi, les principaux syndicats tchadiens avaient appelé à la grève générale et illimitée dans le secteur public après que les fonctionnaires aient constaté une baisse de leur salaire de janvier. Celle-ci est une conséquence de la nouvelle loi de finances 2018, qui ampute les émoluments des fonctionnaires d’une partie de leurs primes et indemnités.

Le bureau du parti au pouvoir, le MPS, a invité « les partenaires sociaux à privilégier le dialogue à tout autre mouvement, pour une sortie consensuelle de crise », selon un communiqué de presse daté de lundi.

« La grève est largement suivie sur l’ensemble du territoire, selon les échos qui nous parviennent », a affirmé mardi à l’AFP le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST).

Un service minimum dans les structures de santé est néanmoins assuré.

La police anti-émeutes avait pris position mardi matin sur tous les carrefours de la capitale.

Quelques 112 personnes interpellées la veille au cours d’échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants sont toujours en cours d’audition, a par ailleurs indiqué le porte-parole de la police à l’AFP.

Pays allié de la France et de l’Occident dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, le Tchad traverse depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du baril depuis 2014, alors que près de 40% de la population de plus de 14 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté.

L’Etat a imposé des mesures d’austérité drastiques, estimant que le Trésor public n’a aucun moyen de supporter une telle masse salariale, face à un endettement à hauteur de 800 milliards FCFA (1,2 milliard d’euros) auprès des banques commerciales.

Les récentes mesures d’austérité mais aussi la montée du prix du carburant ont été les récents déclencheurs d’une grogne sociale grandissante aux allures de fronde contre le régime du président Idriss Déby Itno (au pouvoir depuis 1990).

En décembre, le gouvernement avait demandé aux partis politiques et à la société civile de participer à un comité qui doit préparer des réformes institutionnelles et constitutionnelles – une proposition boycottée par de nombreux partis d’opposition et membres de la société civile.

Mardi, plusieurs parti d’opposition dont l’UNDR de Saleh Kebzabo, arrivé second à la présidentielle de 2016, ont réitéré dans un communiqué leur demande d’un « dialogue inclusif », avec toutes les forces socio-politiques du pays.

TchadConvergence avec AFP

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