Les habitants de Sebha, dans le sud de la Libye, ont appelé le Conseil présidentiel de Tripoli en tant que commandant en chef de l’armée libyenne, le Premier ministre qui est également ministre de la Défense et à la mission de l’ONU à retirer les forces de Khalifa Haftar de la ville.
Dans une déclaration télévisée, les habitants de Sebha ont décrit la milice pro-Haftar dans une vidéo comme une « force illégitime de la région de l’Est » qui veut « contrôler les villes du sud et imposer un agenda politique qui sert certaines personnes et ne sert pas le pays ».
L’appel est intervenu après que la milice de Haftar a fermé l’espace aérien de Sebha lundi dernier pour empêcher le chef du Conseil de la présidence libyenne, Mohamed El-Menfi, de visiter la ville. « Le chef du Conseil présidentiel venait discuter des problèmes du sud et essayer de trouver des solutions ». Le communiqué avertit que si leurs demandes ne se matérialisent pas pacifiquement, ils recourraient à la force pour « se débarrasser des forces d’occupation », selon leur description. Les habitants ont également exigé que toutes les entrées terrestres et aériennes soient remises à la Direction de la sécurité de Sebha.
Depuis avril 2019, la ville de Sebha et certaines zones du sud de la Libye sont tombées sous le contrôle des forces de Haftar.
De l’autre côté, à Tripoli, des milices armées ont fait une démonstration de force dans la nuit de vendredi à samedi devant un hôtel qui sert de QG au Conseil présidentiel libyen, au moment où de profondes divisions refont surface dans le pays après une embellie politique. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines d’hommes armés regroupés devant l’entrée de l’hôtel Corinthia.
La porte-parole du Conseil présidentiel Najwa Wheba, citée par l’agence libyenne de presse Lana, a confirmé cette descente menée dans « un des quartiers généraux où se réunit le Conseil ». « Aujourd’hui est un jour de repos hebdomadaire », a-t-elle toutefois indiqué, signifiant par là que le Conseil présidentiel n’était pas là sur les lieux.
Ce qui s’apparente à une démonstration de force des milices de Tripoli vise, selon la presse locale, à protester contre l’appel fait récemment par la ministre des Affaires étrangères Najla al-Mangoush au retrait des mercenaires et combattants étrangers stationnés dans le pays, y compris des troupes turques.