(N’Djaména, 26 janvier 2022)- Le porte-parole du mouvement rebelle Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), Kingabé Ogouzeïmi de Tapol a atterri à N’Djamena, ce mardi 25 janvier tard dans la soirée, avec un drapeau bleu-jaune-rouge autour du cou. Il a été accueilli par Abderaman Koulamallah, un autre rebelle rallié et devenu Porte-parole du gouvernement tchadien.
C’est cet exilé depuis une trentaine d’années en Suisse – Michelot Yogogombaye, de son vrai nom – qui signe régulièrement les communiqués du FACT, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad. Kingabé Ogouzeïmi de Tapol est son surnom de guerre qu’il s’était donné lorsqu’il était rebelle dans le Darfour au Soudan. Pas grand monde ne prêtait attention à ces documents pleins d’emphase jusqu’à ce que le mouvement annonce lundi 19 avril 2021 qu’il avait réussi à toucher le président Idriss Déby lors d’une féroce bataille à Nokou dans la province du Kanem, à 300 kilomètres au nord de la capitale N’Djamena.
L’ancien ministre tchadien Michelot Yogogombaye, qui se définit politiquement comme de centre gauche, dit être passé par d’intenses épisodes dépressifs à cause de la situation dans son pays. Après avoir misé sur un autre groupe rebelle, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), le sexagénaire a été contacté en février 2021 par le FACT de Mahamat Mahdi Ali. Ce départ est un coup dur pour le FACT car Kingabé Ogouzeïmi de Tapol a su développer une certaine notoriété auprès des médias tchadiens et occidentaux.
Son retour au Tchad est facilité par la politique du Conseil Militaire de Transition (CMT) appelant les exilés à regagner le bercail dans le cadre du dialogue national inclusif prévu en février 2022.
Par un communiqué, le mouvement rebelle FACT a exclu Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, Commissaire à la communication, sensibilisation et mobilisation citoyenne, de son bureau fédéral Europe, pour « haute trahison et intelligence avec l’ennemi ».