(N’Djaména, 30 décembre 2016) – Pour le premier déplacement à l’étranger en tant que Premier ministre, Bernard Cazeneuve s’est rendu à N’Djaména pour assurer du soutien de la France au Tchad, face à la crise économique et sociale qu’il traverse.
La France est en train de s’activer auprès de ses partenaires pour décrocher en faveur du Tchad une assistance financière de 80 millions d’euros dont une première tranche de 22 millions d’euros a été débloquée en 2016, a annoncé, jeudi à N’Djamena, le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.
Il s’agit d’une vraie bouffée d’air pour le régime autoritaire d’Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990 et réélu en avril dernier pour un cinquième mandat à l’issue d’un scrutin très contesté par l’opposition. Un régime au bord de la banqueroute, en proie à une contestation sociale inédite.
Bernard Cazeneuve a averti jeudi qu’il fallait se «préparer à une guerre longue» contre le terrorisme et assuré le Tchad, un allié majeur dans ce combat fragilisé par une grave crise économique, du soutien financier de la France. Le locataire de Matignon a abondé dans le sens du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, qui a récemment demandé un effort budgétaire accru : il faudra «amplifier» l’effort car «nous devons nous préparer à une guerre longue dans un environnement stratégique profondément modifié». «Aucun gouvernement ne pourra jamais s’exonérer d’une telle responsabilité», a-t-il ajouté.
Selon le Premier ministre français qui s’exprimait au terme d’une audience avec le Président Idriss Déby Itno, le reste des 80 millions sera versé en 2017 et 2018 pour permettre au Tchad de faire face à la crise économique et financière aiguë qui est à l’origine de multiples grèves auxquelles il fait face. Sur un plan général, M. Cazeneuve a révélé que la France allait, à travers l’AFD, décaisser cinq millions d’euros en faveur de la région du lac Tchad.
«Nous allons, a-t-il notamment indiqué, plaider pour que l’UE décaisse les 50 millions d’euros promis à la Force multinationale mixte (FMM) opérant contre Boko Haram dans la région du lac Tchad et composée de 8.500 hommes originaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun.
La France plaidera aussi en faveur des pays de la CEMAC auprès du FMI pour qu’ils bénéficient de la solidarité internationale. C’est important de soutenir des pays qui luttent pour développer leurs économies et luttent aussi contre le terrorisme».
Bernard Cazeneuve était accompagné du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui a été chaleureusement salué par le chef de l’État tchadien avec lequel il fait régulièrement le point sur la lutte régionale contre le terrorisme.
Arrivé ce jeudi à midi à N’Djamena pour une visite de quelques heures, Bernard Cazeneuve, après l’audience avec Idriss Déby, a rendu visite aux soldats du dispositif français Barkhane, basé à N’Djaména et qui mobilise près de 4 000 hommes dans cinq pays du Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso et Mauritanie). Il faut aussi rappeler que quatre soldats français ont été tués au Mali en 2016. Une humanitaire française, Sophie Pétronin, a également été enlevée samedi dernier à Gao, dans le Nord, où près d’un millier de soldats de la force Barkhane sont pourtant stationnés.
TchadConvergence avec AFP
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le Tchad vit une grande crise et surtout, le domaine estudiantin est plus affaiblit. Tous les discours venus d’extérieur ne sont que de l’ironie. Ils jouent aux petits malins et apres quoi, le pays déploie les hommes qui périssent laissant derrière eux des orphelins et veuves sans aucune protection.