Éclaboussé par une affaire de corruption aux Etats-Unis, Idriss Déby pointe du doigt « le gouvernement américain et certaines officines »
Le gouvernement tchadien a estimé mardi que les soupçons exprimés sur le président Idriss Déby, soupçonné par la justice américaine d’avoir reçu des « pots-de-vin » d’un ex-ministre sénégalais dans une affaire d’attribution de droits pétroliers au Tchad, étaient des « affabulations ».
« Face à cette énième allégation mensongère, le gouvernement de la République du Tchad tient à apporter un démenti formel à cette honteuse affabulation », selon un communiqué de presse du gouvernement. « N’Djamena dément formellement les allégations portées contre le président Déby ».
Lundi, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Gadio, ainsi qu’un responsable d’une ONG basée à Hong-Kong et aux États-Unis, ont été inculpés, accusés d’avoir corrompu pendant plusieurs années des hauts responsables du Tchad et d’Ouganda afin d’obtenir des avantages pour une entreprise pétrolière chinoise.
Les noms des présidents tchadien, Idriss Déby, et ougandais, Yoweri Museveni, apparaissent en rouge dans un acte d’inculpation dressé le 16 novembre par la justice américaine dans le cadre d’une vaste affaire de corruption. Les faits incriminés s’étalent sur «plusieurs années» et portent «sur plusieurs millions de dollars» pour le compte d’une société pétrolière chinoise.
En échange d’un pot-de-vin de deux millions de dollars, le président du Tchad aurait offert à l’entreprise pétrolière chinoise des droits pétroliers dans le pays sans passer par un appel d’offres international. L’ancien ministre sénégalais aurait joué un rôle central dans cette affaire.
Dans son communiqué, le gouvernement tchadien estime que l’affaire relève de l’ « acharnement » contre Idriss Déby et « s’insurge contre l’attitude du gouvernement américain et de certaines officines qui visent à ternir l’image du Tchad et de son président ». « Le Tchad réaffirme sa totale souveraineté et reste dans la poursuite de son combat pour le développement et le bien-être social du peuple tchadien ». « Depuis le début de l’exploitation du pétrole, le président de la République a toujours œuvré pour la transparence et la bonne gestion des ressources naturelles », selon le texte du gouvernement de l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 27 ans.
Fin août, la justice américaine avait condamné l’ancien ministre guinéen, Mahmoud Thiam, à sept ans de prison pour avoir blanchi de l’argent de pots-de-vin reçus d’entreprises chinoises.
TchadConvergence avec AFP