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Un an après le viol de la jeune lycéenne Zouhoura par des fils de dignitaires du régime, l’impunité est toujours de mise au Tchad

Le 8 février 2016,  Zahara Mahamat Yosko, appelée aussi Zouhoura, une Tchadienne de 16 ans, a été violée par cinq hommes qui ont filmé et posté leur crime sur les réseaux sociaux. Un an après, retour sur les faits.

« Ils m’ont pris et ils m’ont emmenée dans un endroit inconnu. Là, ils ont commencé à me déshabiller et à me prendre en photo », a raconté Zouhoura, baissant les yeux face à la caméra alors qu’elle se remémore ses agresseurs « en train de s’amuser et de rigoler », à ses dépens. Cette jeune tchadienne a été enlevée puis violée par cinq hommes, le 8 février 2016.

Sommée de garder le silence par ses agresseurs, la jeune femme – fille d’un opposant politique tchadien, Mahamat Yesko Brahim – n’a pas cédé à la menace : elle a révélé l’agression à sa famille, dans un pays où l’omerta règne sur le sujet. « Ils m’avaient demandé de ne rien dire mais j’ai raconté à mes parents, je ne pouvais pas faire autrement », poursuit Zouhoura dans une interview accordée à France 24. Le jour même, la famille porte plainte mais l’affaire est étouffée.

Le gouvernement essaye d’abord d’étouffer l’affaire, mais finit par céder. « Le ministre de l’Intérieur est venu chez moi pour me demander ce qu’il s’était vraiment passé. C’était comme dans un film », se rappelle Zouhoura, l’air ahuri.

Ce qui n’empêchera pas les agresseurs, en guise de représailles, de mettre en ligne une vidéo – retirée depuis – sur les réseaux sociaux, montrant la jeune fille nue et en larmes. Mais plutôt que de susciter l’indifférence, la vidéo a provoqué un tollé au Tchad. Lundi 15 février 2016, des centaines de manifestants se sont rassemblés dans les rues de Ndjamena pour demander justice pour Zouhoura et toutes les victimes de violences sexuelles.

Mais les manifestations ont dégénéré. Elles ont été violemment réprimées par la police anti-émeute et l’un des protestataires, un jeune homme de 17 ans, a été tué par balle par la police lors de la dispersion.

Pour éviter le chaos, le Président Idriss Deby Itno – au pouvoir depuis vingt-six ans – tente de redresser la situation en promettant que cet « acte ignoble » ne restera pas impuni. Le 16 février, Bruno Louapambe Mahouli, procureur de N’Djamena, annonce l’arrestation de cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, qui avaient posté sur les réseaux sociaux des photos de la jeune fille nue et en larmes. Quatre complices présumés sont également arrêtés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat. Écœuré, Mahamat Brahim Ali, l’oncle de Zouhoura,  n’en croit pas un mot : « Les agresseurs se sont volatilisés et d’après nos informations, ils ne sont pas derrière les barreaux. »

Depuis lors, revenue en France, Zouhoura se réfugie chez son oncle Mahamat Brahim Ali à Nancy. « Zouhoura portera plainte lorsqu’elle aura 18 ans et la nationalité française. Elle ira chercher les criminels pour les juger convenablement », précise l’oncle de la victime. Pour mener son combat, la chétive exilée a témoigné devant le Parlement européen à Strasbourg, invitée par deux députées de la commission des droits de l’homme.

TchadConvergence avec France24 et afrique.lepoint.fr

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1 Commentaire

  • Désire

    l’oncle de la fille a trahit les tchadiens en se ralliant au mps à la veille des élections nous devons comprendre que c’est une affaire politique. D’ailleurs une fille réellement violée part 04 gaillard ne pourra jamais s’exprimer devant les caméras en souriante comme si cela était un acte de bravoure.

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