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Tchad: vers une révolte contre la pénurie de gaz butane ou une situation à la soudanaise ?

Le Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) a annoncé ce lundi, dans un communiqué, qu’il concède un délai de trois jours au Gouvernement « afin de trouver une solution à cette pénurie de gaz. Passé ce délai, des actions de protestation d’envergure seront déclenchées jusqu’à la satisfaction totale des revendications légitimes des populations qui ne demandent que juste un peu de feu pour faire cuire ce qui leur tient lieu d’aliments. »

Le Collectif « constate avec regret qu’en dépit des sorties fortement médiatisées des plus hautes autorités rassurant les ménages de la disponibilité permanente du gaz butane depuis le 4 avril dernier, les ménagères continuent à effectuer un véritable chemin de croix en quête du précieux combustible », selon son président Dingamnayal Nely Versinis. 

D’après le collectif, « cette pénurie de gaz butane qui perdure depuis deux mois et demi, touche chacune et chacun de nous (…) Face à cette situation, l’heure est à la mobilisation et sensibilisation afin de mener des actions concrètes et pacifiques pour exiger de nos autorités le droit à l’alimentation ».


La misère de tout un peuple se lit sur le visage de cet homme. 
« Popoulasson gay korr »

Le 3 avril 2019, le ministre en charge du pétrole avait déclaré que les travaux de maintenance à la raffinerie de Djarmaya sont terminés. Le directeur général de l’Autorité de régulation du secteur pétrolier (ARSAT), Mahamat Hissein Hassan avait annoncé le 4 avril la reprise progressive de la production de gaz à la raffinerie de Djarmaya. « L’autorité a le plaisir de porter à la connaissance de l’ensemble de ses partenaires, les marqueteurs de produits pétroliers, les distributeurs de produits pétroliers et les consommateurs que la révision de la raffinerie s’est déroulée dans des bonnes conditions et s’est terminée avant l’échéance », a expliqué Mahamat Hissein Hassan. Mais, pourtant plus de dix jours cette déclaration, la pénurie persiste et aucun signe qui marque la fin du calvaire, obligeant certains habitants à brûler des bouses de vaches pour cuire les aliments. 

En Afrique subsaharienne, la pollution domestique affecte fortement l’espérance de vie, selon un article du journal français Le Monde. L’utilisation de combustibles solides tels que le charbon, le bois ou le charbon de bois pour la cuisine causeraient 24 % des décès dans cette zone. L’ouest de l’Afrique subsaharienne respire mal. Cette région est la deuxième plus polluée au monde après l’Asie du Sud en ce qui concerne les particules fines, inférieures à 2,5 micromètres (PM2,5). Le Niger, le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et la Mauritanie dépassent tous largement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant l’exposition maximale annuelle à ces polluants. Ces derniers temps, par manque de gaz butane, les ménages ont brûlé des bouses de vaches et de vielles chaussures en caoutchouc, encore plus toxique que le bois, pour préparer à manger.

La pénurie de gaz butane va-t-elle emporter le régime d’Idriss Déby qui tient le Tchad d’une main de fer depuis près de trois décennies ?

Au Soudan, le tout puissant Omar el-Béchir qui a fait la pluie et le beau temps et qui a semé la terreur dans son pays, ce qui lui a valu d’être traqué à l’international, est tombé, emporté par la baguette de pain. Son régime s’est effondré lorsque son gouvernement a pris l’option d’augmenter le prix de pain. Mécontent, les populations sont descendues dans les rues et y sont restées quatre mois jusqu’à ce que l’armée prenne l’option d’écarter du pouvoir le tyran Oumar el-Béchir.

TchadConvergence

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