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Tchad: le gouvernement impose aux opérateurs l’envoi d’un SMS à tous les utilisateurs pour annoncer l’interdiction d’une marche pacifique

Le gouvernement tchadien a fait envoyer, dans la nuit de lundi à mardi, des messages à tous les utilisateurs de téléphone portable à travers les deux opérateurs de téléphonie mobile, pour annoncer l’interdiction de la marche pacifique du jeudi 25 janvier 2018.

Le Tchad du dictateur Idriss Déby fournit un cas d’école du rôle des réseaux de télécommunications. Le gouvernement a d’abord innové en étant parmi les premiers au monde à couper l’accès Internet, ainsi que les réseaux de téléphonie mobile, lors des manifestations après le viol de la lycéenne Zouhoura et au lendemain des résultats de la présidentielle d’avril 2016.

Nouvelle innovation ce lundi 22 janvier, alors que 8 organisations de la société civile tchadienne appellent à une marche pacifique ce jeudi 25 janvier 2018 pour protester contre ce qu’elles qualifient de mesures anti-sociales prises par le gouvernement pour faire « payer à la population la facture de sa mauvaise gouvernance », les opérateurs de téléphonie mobile ont été requis pour envoyer des SMS de propagande gouvernementale à leurs millions d’abonnés. En effet, un arrêté du ministère de l’Administration du Territoire, de la Sécurité Publique et de la Gouvernance locale, lu au journal télévisé de 20h ce 22 janvier, interdit cette marche pacifique.

Selon une source du journaliste François Djékombé, le Général Taher Erda, DG de la police nationale a rencontré tous les commissaires de police et autres commandants le samedi 20 janvier 2018 à 10 heures pour leur donner des instructions fermes au sujet de cette marche pacifique. A 5 heures du matin, tous les points de rassemblement indiqués par les organisateurs devraient être pris d’assaut par les forces de l’ordre pour disperser les manifestations. « Gare au policier qui va jouer à l’opposant », aurait menacé Taher Erda. La stratégie consisterait à étouffer le poussin dans l’œuf. Le seul enjeu restera certainement la capacité de la société civile qui a lancé ce mot d’ordre d’avoir des stratégies nécessaires pour faire de la journée du 25 janvier celle du 22 janvier bis, en dépit de cette interdiction et des moyens humains et matériels que la police et la gendarmerie vont déployer au petit matin du jeudi 25 janvier.

TchadConvergence

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