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Tchad: la Première Dame Hinda Déby Itno assure ses arrières et lorgne avec insistance le fauteuil présidentiel

Face à l’état de santé vacillant du dictateur, face à l’état très catastrophique du Tchad et surtout face à la fronde familiale des Itno, la Première Dame Hinda Déby avait récemment décidé d’assurer ses arrières en cas de crise majeure. Notre analyse.

Instinct de survie ou amour tardif pour la France ?
Qui, mieux que Madame Hinda Déby qui contrôle tous les leviers du pouvoir et du business au Tchad, connaît l’état dans lequel se trouve actuellement notre pays? Détestée par tous les sujets du Sultan du Dar-Bilia, la très prudente Hinda Déby a réussi à convaincre son mari que le jour où il ne sera pas là, personne ne va défendre elle et ses enfants encore très petits et seront la proie de tous les prédateurs au Tchad.  Mais, en tant citoyenne française, elle pourra facilement mettre ses enfants en sécurité avant que la première balle ne soit tirée en cas de mort subite de l’homme qui tient d’une main de fer le Tchad depuis plus de 26 ans. C’est gros, mais le pire dictateur du monde l’a avalé ! On dit que le mensonge, plus c’est gros, plus ça passe ! Il faut reconnaître que le pouvoir de persuasion de Madame sur Monsieur est immense.

Ainsi, par un décret de la République française publié au Journal officiel du 15 janvier, Madame Hinda Déby Itno et ses cinq enfants ont acquis la nationalité française. Selon Jeune Afrique, c’est avec une pièce d’identité de son grand-père maternel, Guillaume Debos, un chef méhariste français qui combattait à l’époque coloniale dans la région du Batha, que Hinda Déby Itno, née Hinda Mahamat Acyl en avril 1980, a déposé son dossier de demande de naturalisation auprès du consulat français à N’Djamena. Le dimanche 15 janvier 2017, c’est avec stupéfaction que les Tchadiens ont appris la réintégration par décret dans la nationalité française de la Première Dame.

Après avoir sécurisé ses arrières, celle qui se fait appeler « maman Hinda » impose ses hommes et femmes dans le nouveau gouvernement formé le 5 février 2017.

Selon une analyse de la lettre du Continent reprise par Le Tchadanthropes-Tribune sur sa page Facebook, le rappel de l’ambassadeur du Tchad en France, Hissein Brahim Taha, doyen des diplomates africains à Paris et fidèle d’Hinda Déby Itno, a signé le retour en force de cette dernière au Palais rose, alors que le Grand frère national Daoussa Déby, ancien ministre des Postes, est toujours sur le banc de touche et selon des rumeurs fondées, il aurait même pris la tangente et revenu. Parti hors de son pays, il fut déclaré persona non grata au Cameroun voisin. Sans doute une main de N’Djamena, et les diligences des services de renseignements fidèles à Idriss Déby. Sinon, les Camerounais ne se permettraient pas de renvoyer Daoussa Déby à l’aéroport de Douala. Une anecdote qui fait continuer de faire couler d’encre au Tchad et à l’étranger.

Nouveaux alliés
À Paris depuis 2007, Hissein Brahim Taha, véritable homme de confiance de la première dame tchadienne, a succédé à Moussa Faki Mahamat comme ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement formé, le 5 février, par le Premier ministre Albert Pahimi Padacké. Lui aussi très lié à Hinda Déby Itno et du neveu chéri du moment Abderaman Mahamat Itno alias Bedey chez qui il est familier au diner du soir pour les affaires, Moussa Faki Mahamat, bras droit du chef de l’État Idriss Déby, a pris le 30 janvier la tête de la commission de l’Union africaine (UA).

Proche d’Hinda Déby, le juriste Ahmat Mahamat Hassane se faisant appeler professeur sans avoir le grade, qui s’est livré à un intense lobbying en faveur de Moussa Faki Mahamat, a, quant à lui, hérité du ministère de la Justice. Alors que le Tchad est en plein marasme économique, le très stratégique portefeuille des Finances et du budget est revenu à Christian Georges Diguimbaye. Cet ancien représentant de la Banque africaine de développement (BAD) auprès de l’UA à Addis-Abeba, qui fut déjà ministre des Finances par le passé, a repris ce poste grâce au soutien de la première dame du Tchad. Cette dernière a également appuyé la pharmacienne Ngarbatna Carmel Sou IV, nouvelle ministre de la Santé, qui officiait auparavant au ministère de l’action sociale.

Maîtres du jeu
Parallèlement à ces nouvelles arrivées, Hinda Déby, qui vient de lancer sa fondation caritative grand cœur, continue de s’appuyer sur un clan très soudé pour faire la pluie et le beau temps au gouvernement. Son frère aîné, Ahmat Khazali Acyl, ancien patron de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), a conservé le portefeuille de l’éducation, qu’il chapeaute depuis 2013. Leur cousine germaine Haoua Acyl est, quant à elle, toujours à la tête du ministère de l’aviation civile et de la météorologie nationale. Très proche de la première dame, l’indéboulonnable ministre des Infrastructures et du désenclavement, Adoum Younousmi, est lui aussi l’un des maîtres du jeu politique au gouvernement, avec son homologue à la sécurité nationale, Ahmat Mahamat Bachir, autre homme d’Hinda Déby.

La DGSSIE, dernier bastion du pouvoir, prise en main par la patronne du Palais rose
Selon une information donnée par le site Tchadactuel, la Direction Générale des Services de Sécurité des Institutions de l’État (DGSSIE), une unité d’élite de 14 000 hommes, est en passe de basculer entre les mains de la Première Dame du Tchad. En effet, selon la même source, le commandement de la DGSSIE serait confié à l’actuel DG de la police, secondé par le frère de la Première Dame, exit donc le récalcitrant Mahamat Kaka. Exit aussi Amady Youssouf Itno, un autre tête brûlée, remplacé par Saleh Toma, secondé par l’oncle de la Première Dame. Oumar Déby, considéré comme un proche de Daoussa Déby Itno, le grand frère national, devrait prendre incessamment le même chemin que les autres dégommés. Mahamat Kaka et Oumar Déby seraient actuellement en villégiature en Égypte en vue de préparer leur prochain exil. Selon toujours Tchadactuel, les derniers changements à la tête de l’ANS, police politique du régime, seraient aussi l’œuvre de la Première Dame. Ainsi va le Débyland.

TchadConvergence avec La lettre du Continent

 

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