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Tchad: la malnutrition aiguë sévère est à 3,9% dans plus de la moitié des régions du pays, un taux presque le double du seuil d’urgence de 2%

La présentation des résultats de l’enquête nationale de nutrition 2017 au Tchad indique une augmentation de la prévalence de la malnutrition aiguë dans certaines régions du pays. Le ministère tchadien de la Santé publique, le Système des Nations Unies au Tchad (SNU), la Direction générale de la Commission européenne pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire (ECHO) et l’organisation non-gouvernementale Alima-Alerte Santé renouvellent leur engagement à y faire face, selon un document conjoint publié vendredi.

Selon le ministère de la Santé publique, malgré les efforts en cours par le gouvernement et ses partenaires, la prévalence de la malnutrition aiguë est à la hausse, et la situation risque de se dégrader davantage en 2018.

En effet, le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) pour le pays est de 13,9%, soit deux points de plus que celui de 2016. Il dépasse le seuil d’urgence de 15% dans douze régions, majoritairement situées dans la bande sahélienne, sur les vingt-trois régions que compte le Tchad. La malnutrition aiguë sévère (MAS) est à 3,9%, un taux supérieur au seuil d’urgence de 2%, contre un taux de 2,6% en 2016.

La crise alimentaire et nutritionnelle est une des trois crises humanitaires majeures auxquelles le Tchad est confronté. Dans ce vaste pays sahélien, l’ECHO est fortement impliquée dans la réponse à la crise nutritionnelle, soutenant tous les partenaires présents au Tchad à hauteur de 24 millions d’euros en 2017. « L’objectif en nutrition est de contribuer à assurer des actions curatives et préventives dans des zones à forte prévalence », explique le document.

Au-delà de l’action curative pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ans, l’ECHO contribue également à la santé de la mère et de l’enfant avec un paquet minimum d’activités préventives s’inscrivant dans la stratégie des 1 000 jours. « Cependant, la réponse humanitaire seule ne peut résoudre durablement la crise. Il est nécessaire que les acteurs de développement investissent davantage dans les causes profondes de cette crise nutritionnelle structurelle, à l’image de l’Union européenne via le Fonds Européen de Développement, qui ciblera cinq régions à partir de 2018 », insiste l’ECHO. La lutte contre la malnutrition passe, selon elle, par le renforcement des structures sanitaires, l’accès durable à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement, ou encore la sensibilisation communautaire pour l’abandon des pratiques traditionnelles néfastes pour la santé des enfants et l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène et nutritionnelle.

L’ONG Alima, qui appuie notamment l’unité nutritionnelle de l’hôpital de l’Amitié sino-tchadienne et celle de l’Hôpital de la mère et de l’enfant à N’Djaména, avec l’appui de l’ECHO, a expliqué que dans un contexte d’augmentation des cas de malnutrition, assurer une réponse humanitaire à l’échelle des besoins est un impératif. « Cependant, le faible financement actuel ne permet pas de répondre à l’ensemble des besoins urgents », déplore-t-elle.

Le sous-financement du plan de réponse humanitaire 2017, et en particulier du secteur nutrition, qui n’a été couvert qu’à 47% des 58 millions de dollars requis, a fortement affecté les activités de prise en charge des enfants malnutris, de prévention et de collecte de données nutritionnelles, ne permettant pas d’inverser la tendance.

Le secteur nutrition d’urgence estime qu’en 2018 plus de 1,7 million de personnes auront besoin d’assistance nutritionnelle d’urgence dans le pays, accroissant les besoins financiers à 62 millions de dollars pour assister plus de 500.000 personnes les plus vulnérables. Par ailleurs, « pour des interventions à plus long terme, le pays se doit de mettre en œuvre sa Politique nationale de nutrition et d’alimentation (PNNA 2014-2025) et le Plan d’action intersectoriel de nutrition et d’alimentation (PAINA), qui prône une approche holistique et multisectorielle de la prise en charge de la problématique de la malnutrition dans le pays », précise le document.

TchadConvergence avec l’agence de presse Xinhua

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