Le Tchad fête ce mercredi 28 novembre son 60e anniversaire de la proclamation de la République. La République du Tchad obtient l’indépendance le 11 août 1960 après avoir manifesté le désir d’exercer tous les pouvoirs et compétences – défense, économie, relations extérieures, etc… dans la Communauté française depuis 1958.
Logiquement, cette fête mérite d’être plus célébrée que la fête de l’indépendance, or c’est le contraire qui se produit.
Pourquoi j’estime que la proclamation est plus importante que l’indépendance ?
Parce que c’est le 28 novembre 1958 que le Tchad est né. Cette date marque donc l’acte de naissance du Tchad. Or, l’indépendance est célébrée parce que cet enfant Tchad né, à un moment de son parcours a été kidnappé avant d’être remis à ses parents. Alors, sa naissance est-elle plus importante que son kidnapping ou sa prise d’otage?
La question peut diviser, mais j’estime que si cet enfant n’était pas né, il n’y aurait pas pour lui de captivité. J’aurais souhaité qu’il y ait de grandes célébrations à l’échelle du pays pour montrer comment ce pays est né, mais hélas ! Ce qu’on ne voit pas cette année, on espère voir en 2020 lors de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance du Tchad, si Dieu nous prête vie. En lieu et place de la célébration de la »Proclamation de la République », on se réunira à la place publique et tels des Pharisiens, on lèvera »nos mains impures » vers Dieu pour prétendre le prier, alors qu’on a fait gémir le peuple cette année comme une femme qui accouche et même présentement, nos parents dans le Tibesti se trouvent sous le feu des bombardements aveugles du régime de Déby dont la récente visite en Israël est la recherche d’un partenaire militaire et stratégique pour »les écraser » et non une visite à visée économique ou diplomatique.
La mise en valeur du désert israélien n’est qu’un prétexte pour cacher les réelles intentions du régime, parce que Déby sait que Macron ne peut pas le protéger comme Sarkozy l’a fait en 2008, en le sauvant heureusement pour lui des griffes des rebelles de l’UFR.
Pour mettre en valeur le désert, point n’est besoin d’aller jusqu’en Israël, même si ce pays est champion dans le domaine. En 2010, lors d’une visite que j’ai effectuée à Dakhla au Maroc, j’ai su comment les Marocains avaient transformé cette partie de leur pays, près du Sahara Occidental, pour en faire de réelles opportunités et des leviers de développement. Que d’exemples on pouvait s’en inspirer même auprès d’autres pays africains (Sénégal, Côte d’Ivoire, Rwanda, Burkina, Togo…).
Mais le développement du Tchad, c’est le dernier des soucis du président Déby. Ce qui est important pour le Raïss, c’est comment préserver son fauteuil présentiel, quitte à marcher sur le corps du dernier des survivants tchadiens.
Tout de même, bonne fête aux Tchadiennes et Tchadiens. Vive notre République, multiethnique, multiculturelle, »multireligieuse », mais une et indivisible.
Par François Djékombé