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Révocation du Sultan du Dar-Ouaddaï au Tchad: de la contestation à la puissance du chapelet, kol, kol, kol

Au terme d’un décret présidentiel, Idriss Deby a révoqué, le 10 juillet 2019, le sultan du Ouaddaï Mahamat Ourada II. Il semble que cette révocation fait suite à des conflits intercommunautaires meurtriers à l’Est du pays.

Il faut rappeler que Mahamat Ourada II avait été suspendu en mai dernier par l’ex-ministre de l’Administration du territoire, Mahamat Abali Salah pour « laxisme avéré et complaisance à outrance dans la gestion des affaires du Sultanat, laissant ainsi s’instaurer un désordre total engendrant une confrontation meurtrière entre communautés ». 

Le mardi 6 août, Monsieur Chérif Abdelhadi Mahdi a été désigné nouveau Sultan du Dar Ouaddaï, selon un décret du dictateur tchadien.

La famille du sultanat Abbasside, avec à leur tête Yacoub Saleh Ourada, s’est retrouvée le jeudi de la même semaine, au Palais du Sultanat du Ouaddaï pour une réunion, en présence des sages, oulémas, chouyoukh (savants musulmans), chefs de quartiers, chefs de race, chefs de tribus et d’autres participants. 

« Ce que Dieu a tracé, si on déraille du chemin, c’est inacceptable », a déclaré le sage Issaka Senghor au cours de la réunion. « Ils nous ont amené un inconnu qui n’est pas de la lignée royale donc nous ne le connaissons pas », a-t-il indiqué. 

Une commission provisoire de 10 sages est formée. Un courrier devrait être adressé à l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 29 ans.

Face à « l’injustice », la famille royale du Ouaddaï fait recours à Dieu

Ce dimanche, Une mission conduite par Yacoub Saleh Ourada s’est rendue à Amdoud, un village de la sous-préfecture d’Abéché rurale situé à 50 km de la ville. La mission a visité le centre Abdoulaye ibnou Massoud de mémorisation du saint Coran. 

À l’entame de cette visite, les jeunes mémorisateurs du saint Coran ont récité des versets coraniques. 

Prenant la parole, le modérateur Cheikh Mahamat Tahir Ahmad Bourma, représentant du centre, a fait savoir aux apprenants que cet espace a été offert par le Sultan Ibrahim Mahamat Ourada I. 

« Nous les remercions pour cette visite et implorons Dieu pour que les choses reviennent à la normale dans le royaume du Ouaddaï. Nous resterons à vos côtés par l’imploration à Dieu afin que la paix règne dans le Ouaddaï », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Mahamat Youssouf Senoussi Ourada II a remercié les responsables et les apprenants. Il leur a demandé d’implorer Allah pour que « les choses reviennent à la normale dans le Sultanat du Ouaddaï, dans la province du Ouaddaï ainsi qu’au Tchad. »

« Les gens ont menti aux grandes autorités pour dire qu’il fait parti de la famille royale et le Président a signé le décret alors qu’il n’est pas de la famille. Nous ne voulons pas de problèmes et demandons au Président de ramener le Sultanat et non de prendre en compte cette fausse information qu’on lui a donné », a-t-il déclaré. 

« Que tous ceux qui ont contribué de près ou de loin, que Dieu les châtient. On ne peut effacer l’histoire de tout un peuple. Mais avec la volonté de Dieu, les choses reviendront à la normale », a-t-il ajouté.

« Nous vous remercions pour votre visite, nous en sommes très contents. Vous aurez notre appui à travers l’imploration de Dieu afin que le vivre ensemble règne dans le grand Ouaddaï », a déclaré un représentant du centre. 

Le régime de N’Djaména dans le collimateur des prédicateurs musulmans

A l’occasion de la Grande prière de l’Aid el-Adha, un imam de la mosquée Damboloye au quartier Mardjan Daffack à N’Djamena a tenu un discours particulièrement virulent à l’égard des autorités tchadiennes sur un certain nombre de dérives et de manquements vis-à-vis de la population. 

A la fin de la prière, l’Imam a dénoncé la coupure intempestive de l’eau et de l’électricité qui constituent des besoins vitaux pour la population tchadienne. « Ceux qui dirigent ces deux sociétés sont de confession musulmane. Ils continuent à perpétuer les coupures d’eau et d’électricité  pour faire souffrir la population tchadienne. En principe, l’eau et l’électricité ne devraient pas constituer une préoccupation dans un pays normal. Le fait de couper de l’eau et l’électricité prive injustement la population tchadienne de son droit fondamental », a-t-il déclaré. 

« Vous aurez des comptes à rendre à votre Dieu dans l’au-delà », a fustigé l’imam dans le 2e arrondissement de N’Djamena. 

Il a également amputé la souffrance et l’injustice que subit le peuple tchadien au président de la République, à cause de la mauvaise gestion entretenue comme mode de gouvernance. 

« Le président de la République et les autres responsables sont comptables de cette injustice. Dans l’au-delà, ils iront en enfer pour avoir maltraité la population. Les informateurs (faisant allusion aux agents de renseignement de l’ANS, ndlr), plutôt que de faire parvenir au président des fiches qui prennent en compte la souffrance de la population tchadienne en vue de trouver des solutions, ne font que colporter des mensonges pour nuire à des personnes. Vous aurez des comptes à rendre à votre Dieu », a conclut l’Imam. Pendant toute la durée du sermon, un silence de cimetière s’est instauré, kol, kol, kol.

TchadConvergence avec Alwihdainfo

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