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Qui sont ces « bandits tchadiens lourdement armés » qui ont attaqué le Niger ?

Deux soldats des forces spéciales nigériennes ont été tués et cinq autres blessés dans des affrontements avec des « bandits armés », entre vendredi et dimanche, dans le département de Dirkou, en plein désert nigérien (extrême-nord), proche des frontières tchadiennes et libyennes, a-t-on appris lundi de source militaire à Niamey.

Selon la radio privée «Sahara FM», dimanche, «deux militaires nigériens tués, plusieurs autres blessés et un véhicule détruit. C’est le triste bilan d’un accrochage entre un groupe d’hommes armés non identifié et un convoi des forces de défense du Niger en mission dans le désert».

Le premier accrochage qui a eu lieu le 8 juin dernier, a été d’une rare violence et a opposé une patrouille des forces spéciales nigériennes à des « bandits tchadiens » à bord de 17 véhicules lourdement armés selon une source militaire. Informées sur les agissements de cette colonne étrangère qui coupait les routes et pillait les orpailleurs nigériens dans l’Aïr et le Ténéré, les  forces spéciales nigériennes ont ensuite pisté jusqu’aux alentours de l’Arbre du Ténéré, et plus précisément à 400 kilomètres au nord d’Agadez où s’est produit le premier face-à-face, il y a deux jours.

Les assaillants, qui auraient enregistré d’importantes pertes en vies humaines selon la même source, ont fui en direction de la frontière libyenne, pris en chasse par les militaires nigériens, appuyés par des forces spéciales françaises et américaines, précise-t-on de même source.

Aucune déclaration officielle sur ces affrontements n’est encore rendue publique, lundi à Niamey.

Jérôme Tubiana, chercheur, spécialiste du Soudan et du Tchad, a confié à RFI que « les éléments armés qui traversent les frontières sont, pour beaucoup, des déserteurs, par exemple de l’armée tchadienne, mais aussi d’anciens rebelles ou des rebelles actifs (ou bien tchadiens ou bien soudanais). Certains ont été mercenaires en Libye, absolument pas dans des camps jihadistes mais pour les différentes factions en présence en Libye, que ce soit Tripoli ou le général Haftar. Et puis beaucoup ont été chercheurs d’or dans tous les pays de la région y compris au Niger. D’autres ont été passeurs de migrants. Certains se sont spécialisés dans les attaques de trafiquants de drogue qui traversent la région et d’autres, à la suite de cela, sont eux-mêmes devenus des escortes pour des trafiquants de drogue ».

« Il y a une grosse responsabilité, à mon sens, des gouvernements soudanais et tchadien qui n’offrent aucune possibilité de négocier à la rébellion », a ajouté l’analyste à Small Arm Survey.

Les forces régulières de l’armée d’Idriss Déby sévissent aussi dans cette zone. Mal soldés, les milices du régime tchadien se livrent souvent à des rackets des orpailleurs dans le Tibesti et des transporteurs de marchandises dans les zones frontalières. Une tentative de racket des transporteurs entre la Libye et le Soudan était à l’origine des violents affrontements entre une patrouille de l’armée tchadienne et une colonne rebelle à Tekro-Ounianga en août 2017. Mais, au lieu des véhicules de marchandises, la patrouille des militaires tchadiens est tombée sur une colonne de rebelles lourdement armés qui se dirigeait vers le Darfour au Soudan.

TchadConvergence

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