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Plus d’un mois après leur interpellation à Faya-Largeau, les touristes russes ne sont toujours pas autorisés à quitter le Tchad

Arrêtés près de Faya-Largeau le 13 juin, dans le nord du Tchad, et transférés à N’Djamena pour nécessité d’enquête policière, bien que libres de toute accusation, un groupe de touristes russes et une lituanienne peine à quitter le pays pour regagner leurs familles. Et pour cause, plus d’un mois après, ils n’ont toujours pas eu l’autorisation d’aller récupérer leurs trois véhicules tout terrain laissés dans la capitale du Borkou.

Ils sont douze, onze Russes, dont deux femmes, et une Lituanienne, et sont entrés au Tchad le 25 mai dernier par le Cameroun. Ils ont été interpellés trois semaines plus tard, le 13 juin, près de Faya-Largeau, dans le nord du pays. C’est une zone classée rouge en matière de sécurité, en raison notamment de la proximité de la Libye et des incursions rebelles qui y sont souvent signalés. Selon certaines sources, les services de sécurité tchadiens soupçonnent ces hommes et femmes de s’être introduits dans cette zone militaire pour une mission de reconnaissance. Faya-Largeau abrite une base militaire française. Certains voient cette interpellation de touristes russes dans le nord dans le contexte d’une rivalité franco-russe dans la région. Les Russes étant présent en Libye et en Centrafrique.
 
Malgré des multiples échanges diplomatiques entre l’ambassade de la Russie au Tchad et le Ministère des affaires étrangères, les touristes n’ont pas eu gain de cause pour récupérer leurs voitures et sont bloqués dans un hôtel à N’Djamena. Pourtant, le lundi 19 juillet, ces derniers ont reçu l’information de leur ambassade les signifiant que dans quelques jours, ils partiront à Faya-Largeau par un avion militaire de l’armée tchadienne pour récupérer les véhicules mais depuis ils sont restés sans nouvelles.
 
Une situation qui crée des soucis sociaux et professionnels à ces touristes russes qui se sont aventurés dans le désert tchadien. Certains d’entre eux sont malades et à court de médicaments qu’ils ne peuvent se procurer à N’Djamena. L’un d’entre eux à de prothèses de colonne vertébrale qui demandent de traitements spéciaux et d’un appareil thérapeutique spécial de massage, laissé dans les véhicules à Faya-Largeau.
 
« Nous avons l’impression que les autorités tchadiennes nous ont oubliés alors que nous devons regagner nos familles pour s’occuper de nos affaires. Le ministère des affaires étrangères nous a adressé un message formel pour présenter ses excuses suite à notre arrestation. Les services de sécurité nous ont restitué nos matériels électroniques comme les appareils photos et les téléphones mais nous ne comprenons pas pourquoi un mois après nous n’avons toujours pas l’autorisation de récupérer nos véhicules tout terrain », a indiqué lors d’un point de presse ce lundi 26 juillet 2021 Alexeï Karmerzanov, l’organisateur de ce séjour touristique au Tchad.

« Nous avons parcouru presque 100 000 km à travers 40 pays dans notre projet « Autour du monde ». C’est pour la premier fois quand nous sommes confrontés à une telle situation », précise-t-il.
 
 Bloqués à N’Djamena, les problèmes s’accumulent pour ces touristes qui ont déjà vu leurs visas du Tchad et du Cameroun expirée depuis la semaine passée. Ces derniers ont fait des propositions aux autorités pour régler cette situation et mettre fin à leur calvaire mais n’ont reçu aucune réponse des services en charge de la sécurité et du Ministère des affaires étrangères.
 
Alexeï a indiqué à la presse que son équipe a proposé aux autorités tchadiennes plusieurs scénarios pour régler le problème : acheminer les véhicules à N’Djamena par un avion militaire de l’armée tchadienne, aller par voie terrestre sous escortes de l’armée ou des services de sécurité pour ramener les véhicules, les touristes peuvent payer leurs billets d’avion commercial et aller ramener les véhicules à N’Djamena… mais sans suite.
 
Une situation simple en apparence qui ternit l’image du Tchad et sape la politique touristique du pays. La confiscation des biens des touristes ressortissants des pays étrangers sans aucune accusation formelle ne reflète pas l’hospitalité tchadienne projetée dans le monde. Pour rappel, ces touristes russes sont entrés légalement sur le territoire tchadien avec des visas en bonne et due forme, leurs itinéraires ont été validés par le Ministère de l’administration du territoire et celui chargé de la promotion du tourisme. 

Avec Ezechiel Kita Kamdar, directeur de publication du site tachad.com

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