Douze des treize manifestants arrêtés jeudi dernier à N’Djaména pour avoir bravé l’interdiction de manifester contre la pénurie de gaz au Tchad, ont recouvré la liberté après que le procureur de la République a classé sans suite leurs dossiers, a appris APA lundi de source judiciaire.
Si le parquet de grande instance de N’Djaména n’a retenu aucune charge contre les douze mis en cause, principalement des artistes et parmi lesquels deux femmes, la romancière Zenaba Dinguest et l’ancienne animatrice de Radio, Racky Diallo, le treizième, un certain Tokama Kemaye, est toujours dans les liens de la prévention. Il est retenu pour un « besoin d’enquête», rapportent des sources proches de la société civile tchadienne. 13 personnes sont arrêtées et conduites devant le Procureur de la République Youssouf Tom pour un même motif. Il relâche les 12 et garde une, sous prétexte qu’on lui reproche autre chose. Pourtant, l’activiste Tokama Kemaye était à N’Djaména avant la manifestation du 25 avril 2019. Pourquoi alors la justice a attendu la marche contre la pénurie de gaz butane pour l’inculper pour une « autre affaire » ?
« La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme s’inscrit en faux contre des accusations ridicules et sans fondement et estime que ce jeune activiste ne peut en rien constituer une menace contre les institutions de la République. Etant entendu que des hauts responsables du régime politique de Monsieur Déby passent le plus clair de leur temps à dialoguer au téléphone au vu et au su de tout le monde avec leurs parents dans les rangs de la rébellion, cette accusation contre le camarade paraît malvenue et indigne d’un système qui se veut démocratique », selon un communiqué de la CTDDH. Elle exige « la relaxe pure et simple de ce camarade et met en garde le gouvernement contre d’éventuelles atteintes à son intégrité physique ».
Selon plusieurs activistes du Collectif Tchadien Contre la Vie Chère (CTVC), Tokama Kemaye était le plus ferme face aux intimidations des sbires du régime pendant la préparation de la marche et après l’arrestation de Djingamnayal Nelly Versinis, président du CTVC. Et la dictature d’Idriss Déby chercherait à lui « coller une affaire de liaisons avec les rebelles du CCMSR » pour le punir plus sévèrement que les douze autres activistes afin qu’il ne recommence plus.
TchadConvergence
[…] la vie chère a été interpellé par la police pour avoir maintenu son appel à manifester. Puis 13 personnes sont arrêtées dans la capitale pour avoir bravé l’interdit, parmi eux des artistes et des intellectuels, dont […]
[…] la vie chère a été interpellé par la police pour avoir maintenu son appel à manifester. Puis 13 personnes ont été arrêtées dans la capitale pour avoir bravé l’interdit. Parmi elles, des artistes et des intellectuels, […]