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Le chef rebelle Timan Erdimi cherche-t-il l’aide du groupe paramilitaire russe Wagner pour « chasser Mahamat Kaka » du Tchad ?

Dans un document sonore authentifié par plusieurs sources sur les réseaux sociaux, le leader du mouvement Union des Forces et de la Résistance (UFR), Timan Erdimi s’entretien avec un ministre conseiller spécial du président centrafricain, Aboulkhassim Algoni Tidjani. On entend le chef rebelle tchadien faire part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique où il intervient aux côtés du gouvernement de ce pays, de l’aider à « chasser Mahamat Kaka [Mahamat Idriss Déby, président du Comité Militaire de Transition] du Tchad ».  « Il faut qu’il nous aide pour chasser Mahamat Kaka et la France, et nous allons ramener les Russes pour le placer au Tchad, et en Afrique centrale, il n’y aura qu’eux, celui qui aura acquis le Tchad là, aura le contrôle de toute l’Afrique centrale et de la bande sahélo-sahélienne », aurait dit Timan Erdimi selon une transcription du document sonore.

Qui a fait fuiter ce document sonore sur les réseaux sociaux depuis quelques jours ? Pourquoi ? De nombreuses questions sont sans réponse jusqu’ici.

Dans l’enregistrement, le rebelle fait également allusion à ses contacts avec le ministre centrafricain de l’Élevage et de la santé animale, Hassan Ali Bouba et lui annonce même avoir cherché à joindre sans succès le président Faustin-Archange Touadéra qui se trouvait alors au sommet de l‘UA, qui a eu lieu il y a une dizaine de jours à Addis-Abeba.

Pour le gouvernement tchadien une chose est claire, pas question de s’assoir à la même table que Timan Erdimi, qui veut pactiser avec le groupe Wagner, « le diable » à ses yeux. Il estime désormais que le leader de l’UFR s’est exclu de lui-même du pré-dialogue de Doha. « Sous prétexte qu’il veut chasser la France, il veut chasser le Conseil militaire de transition. Mais si Timan Erdimi est capable d’aller pactiser avec le diable pour venir semer le trouble, venir semer la destabilisation dans le pays, c’est une chose extrêmement grave. Nous n’accepterons pas que cet homme qui projette de faire la guerre au moment où les gens veulent faire la paix puissent assister à un pré-dialogue », s’insurge le porte-parole Abderaman Koulamallah.

Il s’en remet pour cela au Comité Spécial Technique et au Qatar, chargés d’organiser le pré-dialogue avec les groupes armés tchadiens prévu pour le 27 février à Doha.

 « Cette affaire ne saurait être interprétée comme un simple calcul d’un homme politique mais il y a bien des connivences entre des proches conseillers et des proches membres du gouvernement Touadéra et Timan Erdimi. On donne au gouvernement centrafricain le bénéfice du doute [mais] il est incontestable que les autorités centrafricaines doivent des explications au gouvernement tchadien ».

Contactés par RFI, ni Timan Erdimi, ni le conseiller spécial incriminé ou le porte-parole du président centrafricain n’ont voulu réagir pour le moment.

Le gouvernement tchadien estime désormais que le leader de l’UFR s’est exclu de lui-même du pré-dialogue de Doha et il demande des explications à Bangui. 

Avec RFI

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