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La malnutrition a un impact alarmant sur l’économie tchadienne, selon une étude de l’ONU

termitieres-1L’économie du Tchad perd près de 1,2 milliard de dollars ou 9,5% du PIB chaque année des suites de la malnutrition infantile, selon une étude de l’ONU et de ses partenaires rendue publique mercredi à N’Djamena.

L’étude intitulée «Le Coût de la faim en Afrique : l’impact socio-économique de la malnutrition infantile sur le développement à long terme du Tchad» révèle que 56,4% des adultes tchadiens ont souffert d’un retard de croissance dans leur enfance – soit plus de 3,4 millions d’individus en âge de travailler empêchés d’atteindre leur plein potentiel. Ceci conduit à une diminution de 63,7 milliard de francs CFA de la productivité économique. D’autre part, l’augmentation des frais de santé liée à la malnutrition infantile est estimée à 168,5 milliards.

«L’Afrique, et le Tchad en particulier, sont bien placés pour récolter le dividende démographique d’une main d’œuvre jeune, qualifiée et éduquée. Mais ce potentiel ne peut être exploité que si les retours sur les investissements premiers dans la santé et la nutrition des populations, en surtout des femmes et des enfants, sont maintenus et produisent le nécessaire de croissance économique», a déclaré la responsable de la Division santé, nutrition et population de l’Union africaine, Dr Margaret Agama-Anyetei.

Le « Coût de la faim en Afrique » est une initiative panafricaine menée par la Commission de l’Union africaine, l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) en partenariat avec les gouvernements africains et avec le soutien de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Les résultats de l’étude démontrent que si le Tchad veut assurer une croissance humaine et économique inclusive, une attention particulière doit être accordée aux premières étapes de la vie. Sans mesures appropriées pour combattre et éliminer la sous-nutrition, le coût pour le Tchad pourrait encore augmenter d’ici 2025.

«L’étude nous fournit des preuves convaincantes sur les conséquences de la malnutrition infantile, ainsi que la justification pour un accroissement des investissements dans la nutrition. Elle démontre les retombées économiques potentielles si nous prenons des mesures agressives en vue d’éliminer le retard de croissance», a déclaré pour sa part la directrice et représentante du PAM au Tchad, Mary-Ellen McGroarty.

Le Tchad est le neuvième pays du continent à prendre part à l’initiative, déjà entreprise au Burkina Faso, au Ghana, en Egypte, en Ethiopie, au Malawi, en Ouganda, au Rwanda et au Swaziland. L’étude est également en cours au Lesotho, à Madagascar, au Mali, en Mauritanie, au Mozambique, en République démocratique du Congo et au Zimbabwe. Les études réalisées à ce jour ont révélé des manques à gagner pour le PIB allant de 1,9 à 16%, suivant les pays.

«L’objectif d’une élimination du retard de croissance, et plus largement de l’élimination de la faim, ne sera atteint que grâce à un effort soutenu et coordonné», a déclaré Thomas Yanga, directeur du Bureau Afrique et représentant du PAM auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, s’exprimant au nom du PAM et de la CEA. «Nous espérons qu’en dévoilant les coûts économiques de la faim au Tchad, cette étude puisse constituer un appel à l’action pour toutes les parties prenantes».

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