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«Défendez les droits de quelqu’un aujourd’hui !»: TchadConvergence défend les droits fondamentaux des prisonniers au Tchad

A l’occasion de la journée anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’Homme, fort de ses 17 432 militants et sympathisants, notre mouvement citoyen TchadConvergence milite pour la défense des droits fondamentaux des prisonniers au Tchad.

En effet, les conditions de détention dans les prisons du Tchad ne semblent respecter aucun droit fondamental de l’Homme et  de la dignité de l’être humain.

Déjà, en 2012, dans un rapport Intitulé Tchad: «Nous sommes tous en train de mourir ici.» Les violations des droits humains dans les prisons, Amnesty International avait décrit les conditions de vie inhumaines auxquelles sont confrontés les prisonniers de six établissements pénitentiaires dans lesquels se sont rendus ses chercheurs. «Il faut de toute urgence que les autorités veillent à ce que l’intégrité mentale et physique des prisonniers soit protégée et à ce que leur sécurité ne soit à aucun moment compromise. Il est inacceptable que les conditions carcérales soient telles qu’elles puissent transformer une peine d’emprisonnement en condamnation à mort», a déploré Christian Mukosa, spécialiste du Tchad à Amnesty International.

En 2014, dans son rapport intitulé « Des traitements inhumains et dégradants exercés régulièrement sur les détenus », la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits Humains (C.T.D.D.H) avait dénoncé des conditions de détention inhumaines et l’insuffisance des crédits budgétaires alloués au Ministère de la justice en général et au système pénitentiaire en particulier. Les deux missions de la CTDDH avaient fait un constat des plus invraisemblables: un nombre important de détenus de la prison d’Amsinéné sont soit des «oubliés de la justice », soit déjà libérés par le juge mais, qui continuent à séjourner en prison parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer des «droits de sortie» exigés par les gardiens de la prison. Selon la CTDDH, il existe d’autres prisonniers, arbitrairement arrêtés et détenus sans jugement. C’est par exemple le cas des 11 bergers interpellés par les autorités centrafricaines et extradés au Tchad après avoir été délestés d’une somme d’un montant de 14 millions de FCFA. Ces personnes sont détenues tout simplement sans jugement.

En octobre 2016, 99 prisonniers se sont rebellés et évadés de la maison d’arrêt d’Abéché, la capitale du Ouaddaï à cause du manque de nourriture.

L’année dernière des prisonniers ont manifesté pour dénoncer la lenteur dans le traitement de leur dossier au niveau de la justice. En ripostant, les gardiens avaient tiré sur eux, faisant quatre morts et plusieurs blessés.

Au Tchad, la lenteur dans le traitement des dossiers des prisonniers fait que certains font plusieurs mois voire plusieurs années en détention sans jugement.

Même la prison d’arrêt d’Am-Sinéné à N’Djaména, la capitale du Tchad, est surpeuplée. Après l’arrestation fin novembre 2016 de 11 opposants dont 2 chefs de partis, Maître Alain Kagombé avait constaté que les conditions de détention à la maison d’arrêt de N’Djaména ne sont pas bonnes. Une source au sein de la prison avait indiqué que les 11 militants ont été conduits dans une cellule de 4 mètres carré où se trouvaient déjà plus d’une centaine de personnes !

Récemment, avant la grève des greffiers, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Hamid Mahamat Dahalob, avait suspendu toutes les audiences civiles et citations directes, pour que les juges vident tous les dossiers en matière pénale et criminelle. Mais, cette bonne initiative n’a pas abouti. Au Tchad, pour résoudre chaque problème, il faut au préalable résoudre 1 000 autres problèmes.

Engagé en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort, de la lutte contre l’impunité, de la lutte contre la torture, les détentions arbitraires et les disparitions forcées, TchadConvergence propose à toutes les organisations des Droits de l’Homme, de la Société civile et des partis politiques de lancer au Tchad une campagne d’activisme pour l’amélioration des conditions de détention dans les prisons de notre pays à l’image de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre organisée au début de ce mois par le Ministère tchadien de la Femme, de la Famille et de la Solidarité nationale avec le soutien des Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine et l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS). C’est aussi combat qui mérite d’être mené.

N’Djaména,10 décembre 2016
Pour TchadConvergence,
Le Secrétariat permanent à Diguel (N’Djaména, Tchad)

 

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