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Au Tchad, manque de papiers dans les bureaux, de gants à l’hôpital,… un état totalement en faillite

Depuis que la crise financière ébranle l’État tchadien, son gouvernement peine lamentablement à assumer ses fonctions régaliennes, réduites d’ailleurs au paiement régulier des salaires. Il se vit une galère cruelle dans les bureaux des institutions de L’État. De simples consommables bureautiques manquent.

Les institutions étatiques, sans une seule année antérieure pareille, n’ont vécu une crise de fonctionnement avec autant d’acuité. Les subventions, devenues rares ces derniers temps, des difficultés plus accentuées se ressentent dans le fonctionnement journalier des ministères et autres grandes institutions de l’État. « Même de simples consommables comme le papier qui nous sert d’imprimer ou photocopier des documents administratifs, manque ici. On est obligé de sortir de nos poches, des jetons pour acheter des feuilles à la boutique pour travailler », renseigne un agent du ministère de l’administration du territoire et de la bonne gouvernance locale.

Au ministère de l’Éducation nationale, « le demandeur de service vient avec ses papiers pour qu’on lui fasse l’impression de son document sollicité », avoue un inspecteur pédagogique de l’enseignement primaire.

A la délégation de l’Éducation nationale où se délivre le changement d’établissement, on te demandera « est-ce que tu as des feuilles pour l’impression? », informe de son côté un enseignant du lycée Félix Eboué.

L’inspection pédagogique de l’enseignement primaire du 6ème arrondissement croupit ainsi sous cette galère. Cette structure qui gère « 27 écoles primaires (11 écoles publiques et 16 privées), avec 294 enseignants et 14 encadreurs pédagogiques ne dispose d’aucun moyen roulant pouvant faciliter le déroulement de ses activités. L’inspecteur en question, travaille dans son bureau avec ses propres ordinateurs et imprimantes. Il manque cruellement de matériels didactiques. Les meubles qui tiennent à peine dans les bureaux datent de très longtemps », explique l’inspecteur pédagogique, Brahim Naham.

Cette galère, frappe de plein fouet les confrères de la radio et télévision nationales. D’entrée, les véhicules de fonctionnement sont presque garés au parking pour cause de panne ou du simple manque de carburant. Ainsi, les activités dans ces institutions sont considérablement réduites à de simples couvertures médiatiques des cérémonies officielles où les organisateurs viennent chercher le groupe désigné pour le reportage avec leur véhicule avant de le ramener. « Les journalistes initient des sujets de reportage, mais ne peuvent les réaliser faute des moyens », avoue un confrère de la télé. Aussi, ajoute-il, il ressent un manque de consommables comme le papier, de l’ancre pour l’imprimante et de la photocopieuse ainsi que d’équipements. « En conférence de rédaction par exemple, il n’y a même pas assez de sièges pour les journalistes. Sauf les anciens ou chefs des rédactions trouvent de sièges sur lesquels s’assoir pour conduire la séance. Les autres se tiennent debout et supportent le temps que durera la conférence de rédaction », souligne un autre de la radio. Et ce n’est pas tout. Cette crise n’épargne pas non plus, la grande institution chargée de régulation qu’est le Haut conseil de la communication. Des difficultés matérielles l’assaillent également souffle un conseiller.

La crise de fonctionnement touche considérablement nos hôpitaux et centres de santé. Dans ce domaine, le cas est accentué. Même de l’alcool pour le nettoyage des plaies manque. Un homme, la trentaine, explique une scène lamentable qu’il a vécue avec sa femme à l’hôpital de district du sud de N’Djaména, appelé communément « hôpital américain »: « j’ai amené ma femme pour accoucher. Dans cet hôpital, même le plastique qu’on étale sur le lit du patient avant de le travailler manque. De simples gants manquent aussi. J’ai tout acheté à la pharmacie. Sur les 7 ordonnances qu’on m’a prescrites, je n’ai pu trouver que quelques médicaments dans les deux ordonnances, et les 5 autres, je suis obligé d’aller vers les pharmacies de l’extérieur. Le lendemain matin, j’ai amené mon enfant qui a le palu. Même la seringue de 2 cc, le sparadrap et autres consommables, je les ai achetés dehors ».

Ainsi, cette carence fait profiter les agents qui eux-mêmes achètent les médicaments et autres consommables pour les revendre aux patients.

Les crédits de fonctionnement ne sont plus versés aux institutions, aucune d’elles n’a été épargnée par cette crise, rendant ainsi des agents improductifs. Le travail étant réduit aux simples causeries entre collègues dans les bureaux ou sous les arbres de la cour des lieux de travail.

Par Nadjidoumdé D. Florent, journal N’Djamena Bi-Hebdo publié par pressetchadienne.digital

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