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Au Tchad, écoles, universités, hôpitaux, tribunaux … fermés depuis 2 semaines, mais Idriss Déby est parti en vacances dans son village

Au Tchad, la grève générale illimitée lancée par la plateforme syndicale menace l’organisation de ces examens prévus dans moins d’un mois. Les élèves ainsi que les parents se disent inquiets.

Mais, le Président Idriss Déby Itno et la Première dame Hinda Déby Itno sont partis, le jeudi dernier à Am-Djarass, pour un « séjour privé de quelques jours », selon une information donnée par le Palais rose.

Les  élèves, surtout ceux des classes d’examens, se sentent impuissants face au bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats. Au rang des revendications des travailleurs, le paiement de leur salaire intégral qui subit une ponction depuis janvier dernier.

Cette grève pourrait jouer sur le bon déroulement des examens de fin d’année, notamment l’organisation du Baccalauréat et du BEF, le Brevet d’étude fondamentale, prévus respectivement les 7 et 9 juillet prochain. Certains élèves se disent déconcertés « Moi franchement, je ne suis plus motivée pour lire mes cours. Puisqu’on ne sait pas si les examens auront lieu quand, voir pas du tout. C’est décourageant. », dit Evelyne, élève en classe de 3e au Lycée d’Amtoukoui, à la Deutsche Welle.

Luc Mbaibinon, élève en classe de terminale A4 au Lycée d’Atrone se prépare tout de même à passer ces examens le moment venu.  « Nous, les élèves du Lycée d’Atrone série A4, on a formé un groupe d’entrainement et on court derrière les cours de soutiens pour apprendre certaines matières qu’on pas abordé avec nos enseignants. Donc on se prépare au maximum pour attendre le jour J. »  Il lance un appel au gouvernement « Il faut que le gouvernement et les syndicats pensent un peu à  notre éducation. On est à la maison, ce n’est pas bien ».

A la différence des élèves des établissements privés, ceux du public ont perdu déjà presque trois mois de cours, conséquence des grèves à répétition cette année.

Le syndicat des enseignants ne comptent pas baisser les bras
Pour Blaise Ngartoidé, secrétaire générale du SET, le  Syndicat des enseignants du Tchad, il appartient désormais au président Deby d’éviter la perturbation de la tenue des examens de fin d’années.

« Vous devez vous souvenir qu’en 2016, 2017 et 2018, c’est le souci de l’éducation de ces enfants qui nous a amené à  suspendre les grèves. Mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à un moment ou nous n’avons plus assez d’influence pour convaincre nos militants de suspendre la grève ». Pour le secrétaire générale du SET seul le président de la République, Idriss Déby, a la solution, celle du paiement des salaires.

Les médecins tchadiens ont décidé d’aller en grève sèche et illimitée jusqu’à satisfaction totale, selon un médecin qui a requis l’anonymat, après l’assemblée générale évaluatrice du syndicat national des médecins du Tchad qui s’est tenu dans la journée du 5 juin 2018 au sein de l’ex-DRH du ministère de la santé, en face du FAO dans le 3ème arrondissement de la ville de N’Djaména. Un tour dans quelques hôpitaux a permis à Alwihdainfos de constater de près l’effectivité de la grève, du centre de fistule Assiam Vantou en passant par la polyclinique et l’hôpital de la mère et de l’enfant, le constat est acerbe. Les nouveaux nés ne reçoivent aucun vaccin, certains malades jonchent sur le sol, les cas les plus déplorables sont ceux qui sont en réanimation, assistés par des infirmiers inexpérimentés. Les malades souffrant des calculs rénaux auront eux aussi des difficultés pour faire la dialyse.

Les professions libérales judiciaires (avocats, huissiers et notaires) ont décidé, samedi 9 juin 2018, à la Maison des Médias du Tchad, après évaluation de la cessation des activités lors d’une assemblée générale extraordinaire tenu au Palais de Justice, de reconduire cette cessation des activités pour 7 jours à compter du 7 jusqu’au 13 juin 2018. Ils ont annoncé vouloir organiser une marche judiciaire le samedi 16 juin et veulent bouder la session criminelle prévue du 11 au 20 juin 2018, a déclaré le secrétaire national de l’ordre des avocats du Tchad, Djimadoun Koumtog lors d’une conférence tenue conjointement avec les autres représentants des professions judiciaires libérales.

Cette reconduction de la grève vise à protester contre la fusillade du 22 mai 2018 à Doba qui a visé leur confrère Doumra Manacé et ses trois clients relaxés par les éléments de la gendarmerie. Ils exigent par conséquent la traduction en justice de l’ex-gouverneur du Logone Oriental et la destitution du commandant de légion de la gendarmerie afin qu’il soit également mis à la disposition de la justice pour répondre de ses forfaitures.

« Dans l’après-midi du 6 juin 2018, le gouverneur du Logone oriental a été démis de ses fonctions. Il s’agit là d’un des points de revendication qui a été satisfait. Les autorités militaires impliquées dans cette fusillade n’ont pas encore été démises de leurs fonctions. Aucune des autorités civiles et militaires n’a été arrêtée et mise à la disposition de la justice », a expliqué le secrétaire national de l’ordre des avocats.

Selon Me Hissein Ngaro, responsable national de la chambre des huissiers du Tchad, les grévistes demandent au gouvernement outre leur limogeage de les mettre à la disposition de la justice. « Si ce lundi le gouvernement met les personnes incriminées à la disposition de la justice, le travail reprendra dès ce mardi », a-t-il ajouté.

TchadConvergence avec AFP et Deutsche Welle

 

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