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Tchad: vives inquiétudes sur le sort du journaliste et chanteur Mahydine Mahamat Babouri porté disparu après son arrestation

(N’Djaména, 9 décembre 2016) – L’opposant tchadien, Dinamou Daram, qui comparaissait jeudi au tribunal de N’Djamena pour «incitation à la violence», a été relaxé pour infraction non constituée.

Dinamou Daram, président du Parti socialiste sans frontière (PSF) et membre fondateur du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (FONAC), a ainsi été lavé du délit «d’incitation à la révolte» par la justice et sur ce il a pu rentrer chez lui.

A l’audience correctionnelle et des flagrants délits du tribunal de grande instance de N’Djaména, les avocats de l’opposant ont plaidé la non culpabilité de leur client, soulignant qu’il avait agi dans l’espace politique en tant qu’opposant.

Dinamou Daram avait été interpellé le 5 octobre dernier, puis accusé par le procureur de la République d’«incitation à la violence» pour avoir déposé un communiqué auprès d’une radio qui, au final, a refusé de le diffuser.

Dans son communiqué, Dinamou reprenait à son compte l’appel du FONAC demandant à la population de refuser de payer les taxes, impôts et amendes qu’il estime détournés par les autorités.

Après cette relaxe de Dinamou Daram, un seul opposant, en l’occurrence, le journaliste et chanteur Maydine Mahamat Babouri, est porté disparu. Selon son avocat, l’activiste Babouri a été interpellé le 30 septembre, en pleine rue, à N’Djamena, par des « hommes enturbannés ». Amené de force dans un lieu inconnu, il semble y avoir été torturé. Il a été mis sous mandat de dépôt le 5 octobre 2016 à la maison d’arrêt d’Am-Sinéné avant d’être déplacé pour un lieu inconnu.

On lui reprocherait d’avoir posté une vidéo sur les réseaux sociaux critiquant la gestion familiale de la chose publique par le Président Idriss Déby et l’implication de la Première Dame dans les affaires de l’État. Une accusation qui aurait varié, selon maître Olivier Gouara.

Plusieurs sources sur les réseaux sociaux parlent désormais de la disparition ou de l’élimination physique de l’activiste Mahydine Mahamat Babouri.

Selon le site Tchadinfos, les avocats Oundadé Yagoua et Olivier Gouara formant le collectif pour la défense de l’activiste ont fait le mercredi 30 novembre, à la radio arc-en-ciel un point de presse pour informer l’opinion de la déportation pour une destination inconnue de leur client.

Le collectif souligne que, le 20 novembre dernier, alors que l’affaire est désormais de la compétence du juge d‘instruction parce que le parquet en a décidé après son audition à la SNRJ d’ouvrir une information judiciaire, la famille Mahydine a été surprise d’apprendre que ce dernier a été ramené à la SNRJ pour des raisons obscures. Depuis lors, selon le collectif des avocats, il n’y a aucune nouvelle de leur client Mahydine Mahamat Babouri. Les avocats de l’activiste dénoncent tous ces faits et décident de porter plainte contre X pour coups et blessures, enlèvements, séquestration et actes de tortures.

Après la libération des autres opposants, peut-on considérer que la sanction à l’égard de Mahydine Mahamat Babouri a été plus sévère parce qu’il est zaghawa, l’ethnie du Président Idriss Déby ?

TchadConvergence avec APA

 

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