(N’Djaména, 17 septembre 2016) — Le président tchadien Idriss Déby Itno a approuvé jeudi quatre ordonnances et cinq décrets tendant à la maîtrise des charges financières de l’Etat, selon un communiqué publié par le ministre Secrétaire général du gouvernement chargé des réformes et des relations avec les Institutions de la République, Abdoulaye Sabre Fadoul.
En application des mesures de réforme d’urgence décidées le conseil des ministres du 31 août dernier, ces ordonnances portent sur la fusion du Fonds national de la jeunesse et des sports (FNDS), du Fonds national d’appui à la jeunesse (FONAJ) et de l’Office national des sports (ONASPORT). Une entité unique dénommée Office national d’appui à la jeunesse et aux sports (ONAJES) leur est substituée.
L’Office du tourisme du Tchad (OTT), le Fonds national d’appui aux artistes (FONAT), et l’Agence national de développement de l’artisanat (ANDA) fusionnent également pour former l’Office national de promotion du tourisme, de l’artisanat et des arts (ONPTA).
Le Musée national, la Bibliothèque nationale, le Bureau tchadien des droits d’auteur et le Centre national d’apprentissage des langues cèdent à la Maison des patrimoines culturels du Tchad.
L’Office national de radiodiffusion et télévision du Tchad (ONRTV) est, lui, dissout et remplacé par une simple Direction générale au sein du ministère de la Communication.
Les décrets signés par le chef de l’État se traduisent respectivement par la réduction de 50% des rémunérations des chefs traditionnels, la réduction de 80% du nombre de goumiers par chef traditionnel, l’annulation du décret fixant les rémunérations et des chefs des unités administratives territoriales, le maintien ou l’alignement au SMIG (60.000 F CFA, soit environ 120 dollars) des goumiers et secrétaires, ainsi que la réduction de 80% des indemnités des agents de l’État nommés par décrets.
« Le gouvernement porte à l’attention de l’opinion qu’il applique toutes les dispositions utiles afin de traduire dans les faits l’ensemble des seize mesures d’urgence décidées dans un seul objectif, celui de garantir la viabilité des finances publiques durement éprouvées par la grave crise financière qui n’épargne aucun pays au monde. Ces seize mesures de réforme d’urgence sont soit déjà intégralement mise en œuvre, soit en cours d’exécution », a précisé Sabre Fadoul. Il a, en outre, précisé que le gouvernement engagera, sans tergiverser, toutes les autres actions indispensables au rééquilibrage budgétaire afin de pouvoir assurer les dépenses publiques incompressibles.
Le Secrétaire général du gouvernement tchadien a promis que dans les jours à venir, une série de mesures portant sur une sécurisation et une mobilisation accrue des recettes de l’État, sera portée à l’attention du public.
« Le gouvernement rappelle également que cet exercice douloureux n’est pas une option parmi d’autres, mais il est l’unique réponse envisageable face au choc multidimensionnel qui ébranle notre économie et les dépenses de l’Etat. Par conséquent, le gouvernement invite tous les Tchadiens à la solidarité et à la lucidité durant cette phase certes difficile, mais facilement franchissable dans la cohésion et la compréhension des enjeux en présence », a-t-il conclu.
Mais, en fait, la situation que traverse actuellement le pays de Toumaï est la résultante de nombreuses incuries. Le Tchad paye ainsi le prix des erreurs et les indélicatesses dans la gestion des affaires par le régime de Déby. Raison pour laquelle, un mois après l’investiture du Président de la République Idriss Déby Itno fait face à une vague de tensions sociales sans précédent qui paralysent les services publics.
La situation financière désastreuse entraine des retards dans les paiements de salaires et primes des fonctionnaires, les subsides de maitres communautaires qui totalisent plus de 20 mois d’arriérés et la pensions des retraités. Le syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur menace de rompre le protocole d’accord avec le gouvernement et exige sans délai le paiement des salaires et primes des examens. L’Union nationale des étudiants tchadiens interpelle le gouvernement à prendre ses responsabilités au risque de blanchir l’année. L’Union des syndicats du Tchad, la centrale la plus représentative a appelé les travailleurs à cesser le travail dans tous les services publics sur l’ensemble du territoire pour exiger le paiement intégral de salaires du mois de juillet et d’août. Le Syndicat des enseignants du Tchad conditionne la rentrée académique par le paiement des salaires et primes de concours et examens. Les jours qui arrivent s’annoncent bien rudes.
De jour en jour, l’étau se resserre autour du gouvernement. Auxquelles de ces situations faut-il parer en premier lieu, puisque tous se révèlent d’une impérieuse urgence ? Ainsi ce qui devait arriver arriva. Les conséquences de la mauvaise gestion des finances longtemps décriée sont là inévitablement. Et le gouvernement doit donc y faire face.
Les 16 mesures d’urgence prises par le gouvernement : «la réduction des charges publiques, l’amélioration de l’efficacité de l’Etat et l’accroissement de recettes publiques» ne semble faire l’unanimité. Au contraire, elles enveniment la situation. Des grincements de dent se font déjà entendre. Tout porte à croire que les jours qui arrivent verront des actions de protestation sur tous les fronts. Le président de la république lui-même a reconnu et a voulu anticiper sur le coup en appelant à l’apaisement à l’occasion de la fête de Tabaski. «La période de la vache grasse est derrière nous. Nous vivons la période de la vache maigre, l’Etat ne peut donner ce qu’il a», dit-il.
Reste à savoir si ce message sera entendu par ses compatriotes surtout les syndicats. Comment dire à un ventre torturé par la faim et un cœur meurtri par l’injustice, d’entendre la voix de la patience surtout que l’on sait que la patience n’a jamais rempli une assiette. Le peuple tchadien réduit au rang de la populace a assez souffert de la mal gouvernance, point n’est encore besoin d’augmenter ses supplices à travers des mesures drastiques. La population n’est pour rien dans cette situation. Au lieu de faire subir les conséquences de la crise économique actuelle à la population, le gouvernement doit assumer ses responsabilités et prendre des mesures qui s’imposent inévitablement dans le milieu des finances publiques, sanctionner les auteurs de détournements, rapatrier tous les fonds de l’État volés et conservés dans les paradis fiscaux.
Brandir la chute du baril de pétrole n’est qu’un prétexte pour ne pas reconnaitre humblement le tort causé au peuple tchadien dans la gestion de la Respublica. Deby ferait mieux de revoir sa manière de gérer ce pays. L’on ne dirige pas un pays comme un bien familial. Le peuple tchadien a ras-le bol de toutes ces manœuvres. Le Tchad a besoin des institutions fortes, des hommes compétents et intègres et une bonne gestion des finances publiques.
TchadConvergence avec Lepaystchad et Xinhua
Voila les conséquences des vols établis durant des années par la familles et les entourages des itno.
DIeu n’est jamais fou pour accepter des betises commises dans la proclammation des résultats du vote dernier.
Vous avez volé l’election aux yeux de tous les tchadiens,de tous les observateurs,ok.Le momet est venu pour demander pardon à Dieu et aux peuples.
La crise financière n’est pas seulement au Tchad,c’est partout oui,pourquoi nos voisins arrivent à payer leurs fonctionaires et ne prennent pas de mésures sauvages comme le cas de suppression des bourses des étudiants et des décretés?
Il ya trop de voleurs,trop de trop et trop !
oui le peuple tchadien vit dans la désolation. mais cette crise n’a pas commencé hier elle a durée plus de deux mois et le peuple tchadien a su vivre ces deux mois sans le paiement de l’État(même si ça été difficile). les écoles sont fermées, les universités non plus ça ne fonctionnent. alors est-ce que l’année académique 2016~2017 s’écoulera sans la moindre réussite? ces enseignants qui partent en grève ont des progénitures qu’ils veulent voir réussir par conséquent nul ne peut se résoudre sans le moindre effort. merci!
Nous croyons que ce ne sont pas ces mesures qui vont changer la situation actuelle que traverse le pays. Si le gouvernement a réellement la volonté d’éradiquer cette crise économique, il faut qu’il cherche à lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics. On sait très bien que ce sont les membres famille de la présidentielle à commencer par la première dame, les frères et fils du président… qui sont pillent tous les fonds de l’ Etat.