(N’Djaména, 03 avril 2018) – La connexion Internet est fortement restreinte dans la capitale tchadienne où, depuis quatre jours, les usagers n’arrivent plus à se connecter sur les réseaux sociaux, surtout Facebook et WhatsApp, les plus utilisés par les internautes.
Officiellement, aucune explication n’est donnée à cette situation. Toutefois, selon certaines indiscrétions, la restriction est née d’un problème entre des jeunes de deux communautés dont certains proches du dictateur Idriss Déby. Ainsi, la désignation de la ville d’Am-Djarass comme chef-lieu de l’Ennedi à la place de la ville de Fada, capitale historique de l’Ennedi, aurait suscité la colère des jeunes originaires de cette ville qui, sur ces entrefaites, ont lancé sur les réseaux sociaux une vidéo critiquant les originaires de la ville d’Am-Djarass.
En réplique, les jeunes originaires du fief d’Idriss Déby, auraient demandé et obtenu la restriction de la connexion à ces réseaux.
Pour naviguer, certains internautes sont obligés d’installer un VPN (réseau privé virtuel) mais à cause de la forte consommation de courant que cela entraine, beaucoup des Tchadiens ont simplement cessé de se connecter et attendent la levée de cette mesure.
D’autres sont connectés grâce aux réseaux de téléphonie mobile du Cameroun, une possibilité offerte aux quartiers situés non loin du fleuve Chari qui sépare la ville camerounaise de Kousseri à N’Djamena.
Dans un document, Internet sans frontières, Access Now et Utopie Nord-Sud ont conjointement soumis un rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en ligne au Tchad. Les trois organisations rassemblent des preuves de violations de la liberté d’expression, d’accès à l’information et du droit à la vie privée, commises par le gouvernement tchadien ces 5 dernières années, en violation de la Constitution et des engagements internationaux.
TchadConvergence avec APANEWS