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Tchad: Mahamat Hassan Boulmaye en détention à N’Djaména, aucune réaction des rebelles du CCMSR

Le secrétaire général du Conseil du commandement militaire pour le salut (CCMSR), Mahamat Hassan Boulmaye arrêté en compagnie de ses deux compagnons par les autorités nigériennes et extradé au Tchad, en octobre 2017, a été localisé en détention à la maison d’arrêt d’Am-Sinéné à N’Djamena.

Une photo publiée sur les réseaux sociaux, a été prise ce vendredi 18 janvier à la maison d’arrêt de N’Djamena, où il aurait rencontré ses proches.

C’est près d’Agadez, au nord du Niger, que Mahamat Hassan Boulmaye et son porte-parole, Ahmat Yacoub Adam, et Dr Abdramane Issa Youssouf, un autre leader d’un mouvement politico-militaire Tchadien CCMSR, ont été arrêtés, puis extradés au Tchad en octobre 2017. Selon des sources concordantes, les trois leaders rebelles ont été détenus au bagne de Koro-Toro, dans le désert tchadien du Djourab (B.E.T), avant d’être transférés récemment à Am-Sinéné à N’Djaména.

Les autorités tchadiennes, de leur côté, ont nié tout en bloc. Courir après les opposants, n’est pas la priorité du gouvernement selon Ahmat Mahamat Bachir, ministre de l’Intérieur de l’époque. « Je m’inscris en faux. Personne n’a été extradé ici.Le chef de l’Etat a amnistié tous les opposants et a demandé aux opposants de regagner leur bercail », a-t-il dit à RFI.

Deux d’entre eux disposent du statut de réfugié politique, Mahamat Hassan Boulmaye en France et Ahmat Yacoub Adam en Egypte. Pour Bernard Schmid du barreau de Paris, leur extradition est donc une atteinte à la convention de Genève. L’avocat a déjà fait part de son inquiétude : « Je redoute à la fois des conditions qualifiables à la fois de maltraitance, qu’ils soit maintenus de façon prolongée en détention sans droit à un procès équitable, voire sans procès du tout, vu que la justice au Tchad ne correspond pas au nom digne d’un Etat de droit, ou bien qu’ils n’aient pas droit, s’il y a procès, à un procès équitable, c’est-à-dire en pouvant préparer leur défense, en étant pas maltraité en détention».

Depuis son arrestation, beaucoup de compagnons de Mahamat Hasssan Boulmaye croyaient qu’il ne serait plus en vie.

Mais maintenant qu’une preuve de vie de Mahamat Hassan Boulmaye est donnée, aucune réaction officielle du CCMSR n’est parvenue aux médias, quatre jours après la diffusion de la photo du fondateur du CCMSR. Cela prouve que beaucoup de choses ont changé au sein de ce mouvement depuis octobre 2017.

A l’issue d’une Assemblée générale qui s’est tenue le 6 décembre 2018, dans le sud de la Libye, Mahamat Egrey Hally et Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, ont été désignés respectivement président et vice-président pour un mandat de 3 ans à la tête du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR), un groupe rebelle tchadien fondé en 2016 par Mahamat Hassane Boulmaye. Mais aussitôt après, l’ancien ministre tchadien Michelot Yogogombaye, alias  Kingabé Ogouzeïmi de Tapol a claqué définitivement la porte du CCMSR en dénonçant le « tribalisme » au sein de ce groupe rebelle. 

Il faut aussi noter que, depuis la fin du mois d’août, le mouvement rebelle CCMSR a engagé plusieurs combats contre l’armée d’Idriss Déby et ses alliés soudanais à Kouri Bougoudi, dans l’extrême nord du Tchad, à la frontière avec la Libye.

TchadConvergence

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