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Tchad: l’opposition FONAC s’inquiète de la détention « arbitraire » de Dinamou Daram, président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF)

fonac_25-10-16FRONT DE L’OPPOSITION NOUVELLE POUR L’ALTERNANCE ET LE CHANGEMENT (FONAC)
Conférence de Presse du 25 octobre 2016

Depuis le 5 octobre 2016, un de nos camarades et compagnons, Dinamou Daram, Président du Parti Socialiste Sans Frontière et membre fondateur du FONAC, croupit dans les sinistres geôles du pouvoir-MPS, sous un prétexte fallacieux. Politiquement et juridiquement, rien ne pourrait justifier cette arrestation arbitraire aux allures de coup de semonce adressé à l’opposition, et singulièrement au FONAC. Depuis le 26 juillet 2016, date de notre création, le pouvoir, par son bras politico-militaire, l’ANS, s’évertue à ourdir tous les complots possibles et imaginables contre nous.

De quoi s’agit-il ? Reprenant à son compte l’appel du FONAC invitant les populations à ne plus accepter de payer les taxes et amendes arbitraires systématiquement détournées, Dinamou Daram a déposé un communiqué à la radio FM Liberté qui a refusé de le diffuser. Curieusement, ce document s’est retrouvé entre les mains de l’ANS qui a organisé un gang pour le pourchasser, l’arrêter, le torturer et le livrer à la police nationale. Celle-ci a pris le relai, instruite par le Procureur de la République qui a ordonné une enquête pour « incitation à la violence », qui sera requalifié ensuite en « incitation à la révolte ». Détenu pendant 5 jours à la police judiciaire, il a été ensuite placé sous mandat de dépôt et emprisonné à Amsinéné, comme un vulgaire voyou.

Nous contestons cette procédure biaisée qui est un déni du droit, car personne ne peut démontrer une atteinte quelconque au droit, et encore moins un appel à la violence ou à la révolte, dans la mesure où les éléments constitutifs de cette accusation ne sont pas réunis. En d’autres termes, il n’y a pas de délit, parce que le communiqué incriminé n’a pas été diffusé. Tout cela se résume dans une intention qui, en notre connaissance, n’est pas encore un crime ou un délit en droit tchadien. Comment notre ami peut-il donc être arrêté dans ces conditions ? Nous sommes véritablement dans un État de non droit où l’appareil judiciaire est instrumentalisé pour faire taire toute l’opposition et l’empêcher d’user de son droit absolu de s’exprimer en toutes circonstances. La spécificité d’un homme politique, c’est sa faculté, reconnue par la Loi, d’intervenir à tout moment sur les problèmes de la cité. En d’autres termes, il jouit de la liberté d’opinion, plus que les autres citoyens qui attendent d’ailleurs ses prises de position. C’est cela que le pouvoir MPS veut nous refuser, pour imposer le silence absolu à tous les hommes politiques. Non, nous ne nous tairons pas. Cette liberté, chèrement acquise, nous en userons sans en abuser et nous nous battrons de toutes nos forces pour que cette dictature rampante ne prospère pas. Et elle ne prospèrera jamais !

C’est dans le même esprit que des étudiants ont été arrêtés parce qu’ils ont manifesté contre la mesure de suppression de la bourse qui n’est en réalité qu’une pitance qui leur est accordée et qui, d’ailleurs, leur est versée irrégulièrement. Sur quoi peut se fonder le gouvernement pour exprimer à ce point son mépris et son dégoût à la jeunesse tchadienne ? Nous l’avons dit et nous réitérons ici notre appui ferme et total à la vaillante jeunesse tchadienne qui doit continuer sa lutte juste et légitime. Et nous ajoutons que si cette mesure inique devait entrer dans les faits, nous appellerions la population à se joindre aux jeunes pour que leurs droits acquis soient sauvegardés.

Camarades, l’heure n’est plus aux discours et aux pleurnichements dont les dirigeants tchadiens se fichent éperdument. Depuis le 31 août, ceux qui sont censés écouter nos pleurs, diminuer nos souffrances et améliorer notre vécu quotidien ne font qu’aggraver notre sort en accentuant les problèmes dans une parfaite insouciance doublée d’un mépris affiché quotidiennement. Il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne se fendent d’une déclaration insultante comme si nous étions des esclaves. Ils ont confisqué le pouvoir pour nous entrainer dans ce gouffre sans fond où le Tchad est plongé.

Non, cela doit s’arrêter. Le pays est en état de cessation de paiement depuis longtemps et le prétexte du cours du pétrole est totalement faux. Car, depuis deux ans, l’Etat était déjà exsangue. Les solutions pour sortir de cette crise sont connues de tous : il faut impérativement cesser la pratique de gestion patrimoniale et revenir aux vertus républicaines. En d’autres termes, la gestion des finances publiques doit respecter les normes et standards d’un État de droit comme nous le demandent avec insistance nos partenaires au développement. Les détournements et les pillages doivent cesser et les détourneurs et les pillards notoirement connus doivent être poursuivis et condamnés à reverser à l’État les sommes colossales qui se sont évaporés au détriment du pays. Ce sont ces mesures que nous attendons, et non pas ces mesurettes du 31 août prises pour amuser la galerie. Le Tchad d’avant l’ère pétrolière vivait mieux que le Tchad d’aujourd’hui qui est incapable de remplir ses obligations régaliennes.

D’ailleurs, que constatons-nous depuis le 31 août ? Les journaux abondent d’informations sur des détournements, preuves à l’appui. Ces voleurs vaquent normalement à leurs occupations et continuent leurs basses œuvres, sans doute encouragés par ceux qui les ont placés et qui ont décidé de sucer le Tchad jusqu’à la moelle épinière, en gardant l’os au cas où… !

Un gouvernement responsable ne peut pas assister, impuissant, à une telle déliquescence comme celle que nous vivons et qui s’accentue au jour le jour. L’école se meurt tous les jours et nous nous acheminons inexorablement vers une année blanche. Les hôpitaux, les dispensaires et les centres de santé ferment un à un leurs portes aux malades. Quant à l’administration générale, elle n’existe plus, tout simplement. A quel saint les Tchadiens se voueront-ils donc ?
Et c’est dans ce contexte que le soit disant gouvernement envoie à l’Assemblée nationale une loi de finances rectificative en lieu et place du budget général, alors que les engagements des dépenses sont déjà arrêtés. Nous avons des clowns au pouvoir, qui ne savent même plus dans quelle direction orienter le bateau Tchad qui prend l’eau de toutes parts.

C’est ici le lieu de saluer l’initiative patriotique des députés de l’opposition qui ont introduit une motion de censure pour sanctionner, comme il le mérite, le gouvernement dont le véritable chef est Idriss Déby. La procédure prévue par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été parfaitement respectée, et nous sommes désagréablement surpris par le comportement illégal du président de la Représentation nationale qui, par des mesures dilatoires, tente de bloquer la démarche des députés.

De quoi le gouvernement a-t-il peur, puisqu’il dispose d’une majorité écrasante de députés issus de 108 partis qui lui ont rappelé leur loyauté et leur soumission ? La motion de censure est un mécanisme normal dans toutes les démocraties et, en refusant de s’y soumettre, le véritable chef d’orchestre, Idriss Déby, a peur d’un débat démocratique qui mettrait son système à nu. Le peuple tchadien sait désormais à quoi s’en tenir, ses dirigeants fuient le débat et refusent de lui dire toute la vérité qu’il attend pour comprendre les malheurs qui s’abattent sur leur pays.
Oui, l’heure est aux actions et le FONAC :

  • Apporte un soutien sans faille aux organisations syndicales, aux fonctionnaires, aux étudiants, aux retraités et aux commerçants dans leur lutte juste et légitime ;
  • Appelle les Tchadiens dans leur ensemble à s’organiser dans l’unité pour mettre en échec les velléités dictatoriales du régime illégitime incarné par Idriss Déby Itno qui a prouvé à suffisance son incapacité de diriger le Tchad ;
  • Réitère son appel à la désobéissance civile du 1er octobre 2016 invitant les laborieuses populations à cesser de payer les taxes et les amendes arbitraires qui enrichissent des individus au détriment de l’État ;
  • Exige la libération immédiate et inconditionnelle du Président Dinamou Daram, arbitrairement détenu depuis le 6 octobre 2016.

ENFIN, AU VU DE LA SITUATION ACTUELLE IMPOSÉE PAR IDRISS DEBY QUI DÉFIE AU QUOTIDIEN SES COMPATRIOTES PAR UN MÉPRIS TOTAL, LE FONAC INVITE SES MILITANTS ET SYMPATHISANTS, LA JEUNESSE PATRIOTIQUE ET LE PEUPLE TCHADIEN MARTYR DANS SON ENSEMBLE A RÉPONDRE AUX MOTS D’ORDRE QUI SERONT BIENTÔT LANCES POUR DÉCLENCHER UNE LUTTE IMPLACABLE CONTRE CE RÉGIME ILLÉGITIME, PRÉDATEUR ET ANTI NATIONAL.

Prêts pour la Patrie, ensemble, nous vaincrons ! Je vous remercie.

 

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