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Tchad: le leader du PLD et du FONAC, Mahamat-Ahmad Alhabo demande au Président Idriss Déby de lui rendre ses affaires

Mahamat-Ahmad Alhabo, candidat du Parti pour les libertés et le développement (PLD) aux présidentielles de 2016, et actuel coordinateur du Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement (FONAC), s’est confié à Alwihda Info, dans un entretien.

Alwihda Info. Pouvez-vous nous expliquer exactement ce qui vous est arrivé à l’aéroport ?
Mahamat-Ahmad Alhabo : Le lundi 10 avril, je rentrais d’une mission à l’étranger et quand je suis arrivé à l’aéroport international de N’Djamena, une équipe de presque une dizaine d’agents de l’ANS (Agence Nationale de la Sécurité) m’attendait. Quand j’ai terminé mes formalités de police et retiré mes bagages qui ont été placés dans mon véhicule, je m’apprêtais à rentrer. Les agents de l’ANS qui ont encerclés m’a voiture dès que les portières de la voiture ont été ouvertes par mon chauffeur, se sont précipités pour ouvrir les portières, ont arrachés mes bagages, fuis en courant dans le salon d’honneur et ont traversés pour disparaitre sur la piste de l’aéroport de N’Djamena.

J’ai attendu plusieurs minutes, je ne les ai pas vu venir et j’ai décidé d’aller chercher mes affaires. Je ne peux pas accepter que des gens que je ne connais pas viennent et arrachent mes affaires. Quand je me dirigeai vers l’aérogare de l’aéroport de N’Djamena pour chercher ces gens là, je les ai vu entrain de revenir avec mes affaires à la main. Donc je suis reparti dans le hall du salon d’honneur, quand ils sont arrivés, ils m’ont jetés les affaires et ils voulaient partir. J’ai dit non, vous ne pouvez pas partir, vous avez arrachés mes affaires, mes bagages, je ne sais pas qu’est ce que vous en avez fait, il faut qu’on ouvre les bagages, on contrôle ce qui manque et ce qui ne manque pas.

Ils ont refusé, certains d’entre eux sont partis, et d’autres sont restés, et j’ai toute suite ouvert mon sac à main, et constaté que mon ordinateur, mes deux tablettes, mes deux smartphones n’étaient pas là. Je leur ai dit, sans aller plus loin en profondeur, vous avez subtiliser mes affaires et je ne peux pas accepter qu’on n’établisse pas un procès verbal parce que je constate que vous êtes des éléments de la sécurité V.us ne pouvez pas vous comporter comme cela. Vous ne pouvez pas arracher mes affaires et les ramener sans qu’on établisse un PV.

Ils ont refusé, ils disent qu’ils n’établissent pas un PV. Ils sont repartis dans leur bureau, je les ai poursuivis dans leur bureau et j’ai exigé, soit qu’on dresse ensemble un PV, soit qu’ils remettent mes affaires. C’est à ce moment là que l’un d’eux, leur chef, me semble-t-il, a décliné son identité et m’a dit qu’eux, ils ne me connaissent pas, ni d’Adam, ni d’Eve, qu’ils ont reçus des instructions de leur haute hiérarchie et c’est pourquoi ils ont agit comme ça, qu’ils n’ont pas été mandatés pour dresser un PV des effets qu’ils auraient saisi.

Donc, si j’ai besoin de mes affaires, je n’ai qu’à me rendre demain matin à la direction générale de l’ANS pour les récupérer. Sur ces faits là, ils sont partis, donc je suis rentré sans mes affaires, et jusqu’aujourd’hui, rien ne m’a été rendu. Ils ont pris beaucoup de choses, des courriers, j’ai constaté après qu’il manquait de l’argent dans mes affaires.

Ce qui m’intéresse beaucoup plus, ce sont mes données personnelles qui se trouvent dans ces supports magnétiques. En agissant comme cela, l’ANS a violé la loi, la constitution notamment qui garantit le secret des communications des personnes et la sécurité aussi des biens des personnes, donc le droit à la vie privée a été violé.

J’ai été traité de façon dégradante et humiliante parce que je ne peux pas comprendre qu’un service de renseignement, s’il veut me contrôler, je suis un citoyen comme tout le monde, et la loi s’applique à moi, il pourrait tout simplement me présenter un mandat, un ordre de mission pour dire que je suis interpellé et que le contrôle doit se faire en ma présence, devant moi, il ne peut pas prendre mes affaires, aller se cacher quelque part, ramasser, voler mes affaires, et venir me restituer le reste. Donc voilà ce qui s’est passé et donc on va continuer à exiger que toutes mes affaires qui ont été ramassés me soient restituées.

Avez-vous entrepris des démarches pour entrer en possession de vos biens spoliés ?
Les agents de l’ANS, s’ils ont cherchés à me pister, ils ont su que j’était à l’étranger, ils ont su que je rentrait tel jour, à tel heure, par tel avion, donc ce sont des gens qui me connaissent très bien, ils connaissent ma maison, mes mouvements, je suis suivi chaque heure, tout ce que je fait est suivi, donc ils savent où est-ce que je me trouve. Moi, je ne suis pas aller chez eux pour qu’ils prennent mes affaires. Ils sont venus m’attendre à l’aéroport. Ils connaissent ma maison, ils connaissent tout, s’ils ont pris, ils n’ont qu’à me rendre mes affaires.

C’est pas dans la rue comme sa qu’on est venu m’attendre pour arracher mes affaires, c’est dans un lieu public, le salon d’honneur de l’aéroport international de l’aéroport de N’Djamena.

Comment expliquez-vous que cet incident vous arrive pour la première fois ? Soupçonnez-vous quelque chose, ou êtes-vous coupable d’un fait ?
Le chef de l’Agence de sécurité qui dirigeait cette opération m’a clairement dit qu’eux, ils ont reçu des instructions de leur haute hiérarchie. Vous savez très bien que l’ANS dépend de la Présidence, donc leur premier responsable c’est Idriss Déby. Ils ont reçu des ordres de Idriss Déby pour venir arracher mes affaires, je demande à Idriss Déby de me restituer mes affaires. C’est tout, moi je n’interprète pas ça autrement. L’ANS est un service qui dépende la Présidence de la République.
Quand l’agent de l’ANS dit qu’il a reçu des instructions de son plus grand chef, ça veut dire qu’il a reçu des instructions de la part de Déby.

Lire la suite de l’interview est sur Alwihda Info

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