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Révocation de l’influent Sultan du Dar-Ouaddaï au Tchad: face à la puissance des chapelets, Idriss Déby envoie l’armée pour déloger les récitateurs

Les forces de défense et de sécurité sont déployées, ce jeudi matin, autour du Palais du Sultan du Dar-Ouaddaï, dans la ville d’Abéché. De nombreux véhicules de la police, la gendarmerie et la garde nationale et nomade du Tchad sont présents sur les lieux. 

Les autorités demandent la libération des lieux. De nombreux civils se sont amassés à proximité du Palais royal, tandis que d’autres sont à l’intérieur du Palais avec des membres de la famille royale. 

L’opération est pilotée sur place par le préfet de département de Ouara, accompagné du sous-préfet et du commandant de brigade.

 

Témoignages recueillis par Alwihda Info :

Brahim Yacoub Ourada exprime son incompréhension face à la situation : « Ce matin tout de suite après la lecture du Coran, comme tous les matins on le fait pour que la paix revienne dans la région et pour apaiser les conflits intercommunautaires, il y a eu un enchaînement malencontreux. Les gendarmes sont arrivés avec les véhicules, ils voulaient nous évacuer manu-militari. On leur a fait comprendre que le Sultanat nous a été légué par nos grands-pères. Aujourd’hui, quelqu’un d’autre a été nommé Sultan qui n’est pas issu de notre lignée. On n’a rien dit, on n’a fait aucune manifestation. Nous, on s’est tourné vers Dieu et on attend le verdict de Dieu. Ce matin, les militaires, les gendarmes, les policiers sont arrivés. Ils voulaient nous évacuer du Palais. Le Palais appartient à notre grand-père, le Sultan Mahamat Ourada. Dans ce Palais, il y a aussi des mères, des enfants, des grands-mères qui y habitent. Où-est-ce qu’on va les mettre ? Après avoir récupéré le Sultanat, qu’est-ce qu’ils nous veulent encore ? Même nos biens, nos maisons aussi ils veulent se les approprier ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Même l’Etat quand il réclame une propriété, il donne un préavis. On n’a reçu aucune note ».

Yacoub Brahim Ourada : « Comme vous le savez, des incidents ont eu lieu ce matin. Les autorités ont pris leur décision par décret. Le Sultanat appartient à notre grand-père. Ils l’ont pris et l’ont donné à quelqu’un d’autre que nous ne connaissons pas. Nous n’avons pas parlé. Nous plaçons notre confiance en Allah. Face aux violences et aux tensions, nous avons décidé de nous réunir tous les matins pour lire le Coran pour qu’Allah nous apporte la paix. Après la lecture du Coran, les gendarmes sont venus avec trois véhicules. Ils ont dit de sortir et de laisser le Palais. Le Palais appartient à qui ? à l’Etat ou à notre grand-père ? C’est le Sultan Mahamat Ourada qui l’a construit. Des personnes âgées, des femmes et des enfants vivent à l’intérieur. Même si l’Etat veut prendre, il donne un préavis de quelques jours. Le Sultan qu’ils ont mis ne représente rien pour nous. Nous ne le connaissons pas. Maintenant, même nos maisons, ils veulent prendre. Ce qui appartient à notre grand-père, même s’il faut mourir, nous ne pouvons pas laisser. Actuellement, nous sommes à l’intérieur, celui qui veut venir, qu’il vienne ».

A l’intérieur du Palais, la colère est vive. « Nous sommes dans une situation mauvaise. On n’accepte pas ça. On sait que Déby est le président. Pourquoi vous nous faites ça ? Vous nous parler de démocratie, mais on dirait une dictature. Vous faites sortir quelqu’un pour amener un autre, sans nous consulter ou prendre notre avis. Nous sommes prêts à mourir. Notre Palais, s’ils viennent le prendre, nous allons mourir ici, que ça soit aujourd’hui ou demain. Qu’ils nous tuent d’abord. Seulement la mort nous fera sortir d’ici », a déclaré Zara Abdramane Ali Sileck à Alwihda Info. 

Mardi dernier, le Palais du sultanat abbasside du Dar-Ouaddaï a servi de cadre à des échanges et des récitations du saint Coran, en présence de nombreux participants, notamment des sages et oulémas. Les participants ont réitéré leur contestation du décret du chef de l’Etat portant nomination d’un nouveau Sultan. Ils ont estimé que tout Sultan ou roi, lorsqu’il meurt ou est démis de ses fonctions, doit être remplacé par son fils ou son frère.

Le nouveau sultan du Dar-Ouaddaï désigné par le dictateur tchadien, Chérif Abdelhadi a invité la population ouaddaïenne qui réside à N’Djamena, à une rencontre aujourd’hui à 15 heures au Palais du 15 Janvier.

TchadConvergence avec Alwihdainfo

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1 Commentaire

  • Zizi

    On ne peut pas supprimer l’histoire d’un peuple entier. On accepte pas cette dictature. Non à la dictature, Non à la tyrani.
    Oui tu est le président du Tchad mais tu ne seraspas le sultan du TCHAD.
    Laisse les Tchadiens en Paix.

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