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L’opposant Acheikh Ibn Oumar rentre au Tchad dans le cadre d’une amnistie « générale » très sélective appliquée au cas par cas

L’ancien chef de la diplomatie tchadienne devenu opposant au régime d’Idriss Déby, Acheikh Ibn Oumar, est rentré au Tchad dimanche 4 novembre. Il avait dit son intention de mettre un terme à ses 25 ans d’exil forcé depuis l’annonce d’une amnistie « générale » très sélective appliquée au cas par cas.

A la presse nationale, l’ancien ministre Acheikh Ibn Oumar a déclaré:

« l’exil n’est pas un métier ni une vocation, peut être parfois pour des raisons professionnelles ou académiques. Mais l’exil politique est une anomalie, une exception.  La place normale de tout homme politique, citoyen soucieux de l’avenir de son pays, c’est d’être au sein de sa société mais les circonstances imposent ce genre de situation. Donc, pour moi, c’est juste un retour à la normale, un retour à la maison auprès des parents, des amis de jeunesse, des collègues et certains de mes maîtres qui n’ont formés à l’école ou à l’école de la vie. Certains survivent encore, Dieu merci. Mais, je vais vous laisser sur votre faim, parce que je suis un peu dépassé par l’émotion donc, je ne peux parler davantage ».

Acheick Ibni Oumar, 67 ans, a été dans les années 70 l’un des leaders du Front de Libération Nationale du Tchad sous le régime de l’ancien président Goukouni Weddeye.

En 1982, il avait pris la tête du Conseil Démocratique Révolutionnaire qui a combattu l’ancien régime d’Hissein Habré avant de devenir son ministre des affaires étrangères en 1989.

Acheik Ibni Oumar quitte le Tchad en 1994, après une rupture avec l’actuel président Idriss Déby dont il a été conseiller spécial entre 1990 et 1993.

Il avait bénéficié en mai dernier d’une ordonnance d’amnistie, suite à quoi, il avait annoncé un éventuel retour au pays.

Mais cette loi d’amnistie suscite beaucoup d’interrogations au Tchad. En effet, l’amnistie générale signée, il y a près de 6 mois, par l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 28 ans lors de la promulgation de la Constitution de la IVème République, est appliquée de façon très sélective au cas par cas. Cette loi d’amnistie est normalement en faveur des opposants politico-militaires du régime.

En visite le 21 octobre 2018 à la maison d’arrêt d’Am-Sinéné à N’Djamena, Dinamou Daram, président du Parti Socialiste sans Frontières (PSF), a estimé que l’amnistie n’est pas effective. Il a cité les cas de Baba Laddé, un ancien chef rebelle et Moussa Tao, accusé de conspiration contre le régime, qui restent en prison malgré son état de santé.

D’autres prisonniers politiques tels que Moussa Tao Mahamat, Mokhtar Nantcho, le Général Amine Adam continuent à croupir depuis plus de cinq ans sans aucun jugement dans les prisons du régime tchadien. Et tant d’autres moins connus croupissent dans les bagnes et les prisons secrètes de la dictature tchadienne.

TchadConvergence

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