(N’Djaména, 30 septembre 2016) – Le président Idriss Déby Itno, réélu le 10 avril 2016, a annoncé avant son investiture qu’un audit complet de la gestion du pays sera le premier acte qu’il prendra après sa réélection.
« Pour démarrer le nouveau quinquennat, le premier acte que nous prenons, c’est de faire un audit de la gestion du Tchad pendant les 5 dernières années secteur par secteur, ministère par ministère, société par société, direction par direction », a affirmé Idriss Déby dans un discours transmis par les médias.
« Cet audit s’impose à tous les départements ministériels et aux divers fonds comme le fonds national d’appui à la jeunesse et le fonds national du développement du sport…Les conclusions de cet exercice d’audit à l’échelle nationale nous édifieront suffisamment sur la manière, la conduite et la gestion de la chose publique et surtout d’envisager le nouveau quinquennat sous un autre prisme. La gestion axée sur les résultats, la performance, la rigueur et la transparence doivent être au centre des préoccupations ».
Le discours suscite cependant des commentaires dans tous les sens.
Une bonne partie de l’opposition n’y croit pas.
« Qui va faire cet audit de la gestion de ces années du régime de Déby ? C’est dépenser de l’argent pour rien. C’est un effet d’annonce », a réagi au micro du correspondant de VOA Afrique à N’Djamena, Michel Barka, président de l’Union des Syndicats du Tchad.
Le syndicaliste reproche à M. Déby de n’avoir pas agi alors que d’autres « formes d’audit ont identifié son frère comme ayant détourné » d’importantes sommes d’argent.
« Son frère est toujours là. Et toutes ces grandes entreprises sont pour qui ? », s’interroge M. Barka.
Certains Tchadiens sont pourtant d’accord avec l’annonce de M. Déby.
« C’est bien qu’il fasse un audit, mais la grande question est de savoir si les résultats seront appliqués », affirme le porte-parole de la coalition de la société civile pour la bonne gouvernance Soumaïne Adoum.
Un audit de la gestion de l’état par le régime du Président Idriss Déby est plus que nécessaire pour que les16 mesures de réforme dites d’urgence soient efficaces et produisent l’effet escompté.
TchadConvergence