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Glencore repousse l’échéance pour le remboursement de la somme de plus d’un milliard de dollars que lui doit le Président Idriss Déby

(Agence Ecofin) – Selon une information rapportée par Reuters qui cite une lettre officielle, le groupe suisse Glencore, leader mondial de la commercialisation des matières premières, aurait proposé au Tchad via son ministre des finances, un nouveau plan de restructuration de la somme de plus d’un milliard $ que lui doit ce pays d’Afrique centrale.

La semaine dernière, une délégation tchadienne s’était rendue à Paris en France, pour discuter de cette restructuration, mais aucun accord n’avait été annoncé. Jusqu’à vendredi, le gouvernement tchadien s’était montré en désaccord avec les propositions de Glencore.

Le trader dit espérer que sa dernière offre sera acceptée. Il suggère de repousser l’échéance pour le remboursement de la dette principale à la fin 2022, contre 2019 actuellement. Dans le même temps, une nouvelle période de grâce durant laquelle aucun intérêt ne sera perçu est accordée au Tchad jusqu’à la fin 2019, et durant cette période, le taux d’intérêt sur l’emprunt qui est de 6,75% sera ramené à 4%.

Glencore aurait aussi proposé de suspendre jusqu’en 2019, le droit que lui conférait le contrat d’endettement avec le Tchad, de prendre le pétrole brut de ce pays à un prix qui avait été fixé et prédéterminé, ce qui permettra au pays de tirer davantage de revenus de sa production pétrolière.

Les responsables tchadiens ne se sont pas encore prononcés sur cette information, et leur réaction est à suivre. Le pays qui est entré sous un deuxième programme avec le Fonds Monétaire International, s’était engagé à gérer ce problème de dette commerciale extérieure avec Glencore dans les meilleurs délais.

L’Agence Ecofin a appris par ailleurs que certains investisseurs ont manifesté leur volonté de racheter cette dette pour mieux la restructurer.

Le Tchad avait emprunté cet argent en 2014 pour reprendre les 25% de part de l’américain Chevron, dans le consortium Esso.

La dette était garantie par la production pétrolière du projet, via les revenus nets (soustrait des charges d’exploitation et de transport via le pipeline passant par le Cameroun) qui aurait été générés, et sur la base d’un prix du baril fixé à l’avance. Dans le cas où ce montant ne suffirait pas, il avait été prévu qu’une part des redevances perçues par le gouvernement viendrait compléter l’enveloppe.

Mais la baisse des prix du pétrole est survenue et la production du Tchad a aussi légèrement reculé. Rapidement, l’ensemble des revenus pétroliers s’est retrouvé absorbé par cette dette. Malgré une légère remontée des prix du pétrole, le Tchad estime qu’il a besoin que Glencore prolonge sa maturité d’une période supplémentaire située entre 5 et 6 an, et surtout que la valeur actuelle nette de la dette ne soit pas trop surévaluée.

Mis à genoux par la sécheresse, par son engagement dans la lutte contre l’insécurité qui prévaut dans la zone du Sahel africain, mais aussi par des choix de gestion budgétaire pas toujours orthodoxes, le Tchad s’est retrouvé en grande difficulté et essaye de s’en sortir. Lors d’une récente conférence des investisseurs organisée à paris, il a reçu des engagements d’investissement de divers bailleurs et investisseurs pour près de 12 milliards $. Mais les conditions derrières de ces engagements n’ont pas été dévoilées, ni les calendriers de décaissement.

Par Idriss Linge

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