Les relations entre une frange de la jeunesse sahélienne et le gouvernement tchadien se détériorent, ce qui risque de nourrir les insurrections tchadiennes hors des frontières, selon un rapport intitulé « Tchad: désamorcer les tensions dans la bande sahélienne » de « International Crisis Group ».
Depuis 2016, les tensions montent entre l’État tchadien et la jeunesse du Bahr el-Ghazel (BEG) et du Kanem, dans le centre du pays.
Elles sont alimentées par la crise économique et par des exactions commises par des individus considérés comme proches du pouvoir contre des ressortissants de ces régions. Une perception d’impunité génère un profond sentiment d’humiliation chez les jeunes. En outre, les restrictions de mouvements imposées aux habitants, dont beaucoup partent vers le nord et en Libye pour trouver du travail, exacerbent ce ressentiment.
La colère gagne du terrain au sein de la jeunesse et pourrait nourrir les insurrections hors des frontières. Pour regagner la confiance des jeunes du BEG et du Kanem, les autorités devraient démontrer leur capacité à juger et à sanctionner les auteurs d’exactions, même lorsqu’ils gravitent autour du pouvoir. Elles devraient aussi se garder de cultiver l’amalgame entre migrants et futurs rebelles et assouplir les restrictions de mouvements. Elles devraient enfin, avec l’aide de leurs partenaires, tenter de redynamiser l’économie d’une région qui se vide de sa jeunesse, d’après l’ONG.
Dans cette vidéo, le directeur du Project Africa central de Crisis Group, M.Richard Moncrieff, évoque les principales conclusions du rapport.
Très bonne analyse de la situation.