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Cameroun: une grève de transporteurs et camionneurs Tchadiens paralyse l’approvisionnement de N’Djamena

Camions à la frontière Tchad-CamerounIls dénoncent le forcing fait par un groupement de trois syndicats qui perçoivent depuis lundi dernier la somme de 6000 F Cfa sur chaque bon de chargement à destination du Tchad.

Depuis mardi 9 aout 2016, les transporteurs et camionneurs tchadiens sont en grève. Ils dénoncent le montant de 6000 FCFA exigé par le groupement de syndicats de transports tchadiens installé à Ngaoundéré sur tout camion à destination du Tchad. Le mouvement de grève lancé par les transporteurs et les camionneurs tchadiens à Ngaoundéré est à durée indéterminée a-t-on appris auprès des grévistes.

La pomme de la discorde entre certains transporteurs et le groupement de syndicats tchadien que préside Abdel Madjid Haggar est l’instauration par ce dernier d’une redevance de 6000 FCFA sur chaque camion à destination du Tchad. « Nous payons déjà la redevance auprès du Bnf et au Bgft. Il est hors de question que nous payons encore 6000 FCFA supplémentaire.

L’adhésion à un syndicat est libre. Nous refusons de payer cette somme parce qu’on ne sait pas où elle va. Il faut qu’ils nous attendent au Tchad s’ils sont honnêtes », s’écrie Mahamat Hassan, l’un des grévistes et porte-parole des transporteurs tchadiens. Dans ce mouvement, les transporteurs tchadiens sont aidés par les Camerounais qui refusent depuis lors de prendre la route pour le Tchad par solidarité. Selon eux, le 29 juillet 2016, une réunion tripartite a eu lieu entre les transporteurs, le Bnf et le ministre des infrastructures et des transports du Tchad.

« La résolution prise est celle de faire contrôler la gestion du quota des marchandises à destination du Tchad par les différents syndicats tchadiens installé à N’Djamena. Il n’a jamais été question de 6000 FCFA encore moins de l’installation d’un groupement de syndicats tchadien au Cameroun », explique le porte-parole des grévistes.

Argument soutenu par des transporteurs et syndicalistes camerounais présents, mercredi 10 août 2016 au port sec de la gare marchandise de Ngaoundéré. « Nous sommes tous contre cette mesure étant donné que nos syndicats ne sont pas installés au Tchad et que nous ne percevons pas de l’argent chez des transporteurs camerounais installés au Tchad. Non, personne ne payera cette somme tant que les choses ne sont pas mises au clair. A quoi sert cette somme ? Nous n’allons pas enrichir des individus qui n’ont rien à voir avec le transport », explique Alhadji Ibrahima, responsable d’un syndicat de transporteurs camerounais.

Mesure contestée également par les responsables du Bgft et ceux du syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc). « J’ai appris la même chose que vous, mais je considère que c’est pas vrai. Parce que à Ndjamena on m’a dit qu’ils étaient là pour contrôler les ordres d’émission des Lvo et non pour collecter de l’argent et que c’est une affaire Tchado-tchadienne », a confié Younoussa Issa Maroua, vice-président du Sntrc.

Positions tranchées
De l’autre côté, le groupement de trois syndicats de transporteurs tchadiens chapoté par les nommés Abdel Madjid Haggar, Garba Boulama et Bachar Guedi signe et persiste. De gré ou de force ils vont percevoir ladite somme. « Nous avons l’accord verbal du ministre et des autorités administratives de l’Adamaoua. Chaque camion à destination du Tchad devra s’acquitter de la somme de 6000 FCFA ce n’est pas négociable.

Nous voulons mettre à nu tous les transporteurs tchadiens qui préfèrent immatriculer leur camion au Cameroun au détriment du Tchad et qui transportent les marchandises à destination de notre pays», a affirmé Abdel Madjid Haggar, le président du groupement des syndicats tchadien. Selon lui l’union national des transporteurs routiers tchadien (Untrt), le syndicat national des transporteurs routier du Tchad (Sntrt) et le syndicat national des transporteurs libres du Tchad (Sntlt) sont déterminés à faire percevoir la somme de 6000 FCFA à travers le agences Bnf de  Douala et de Ngaoundéré. C’est au rez-de-chaussée de l’immeuble abritant les agences régionales du Bnf et du Bgft de l’Adamaoua que le groupement de syndicats tchadiens a installé son bureau.

Pour la délivrance d’un « bon de transport dans le quota de marchandise à destination du Tchad il conditionne le payement de ce qu’ils appellent leur droit au préalable. Mardi et mercredi le bureau des syndicalistes est resté fermé toute la journée à cause du mouvement de grève lancé par les transporteurs et les camionneurs tchadiens à la gare marchandise de Ngaoundéré. Dans les agences régionales du Bnf et Bgft à Ngaoundéré aucune information ne filtre sur la grève des transporteurs ou encore la présence  des syndicats tchadiens.

TchadConvergence avec camer.be

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