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Quand la lutte contre le terrorisme donne à Idriss Déby le droit à la dictature au Tchad: 17 étudiants condamnés à 4 mois de prison ferme et 74 autres en attente de jugement pour avoir manifesté contre la fermeture de leurs lycées et universités

Paris réagit à la condamnation à des peines de prison de quatre mois pour des dizaines d’étudiants au Tchad qui avaient manifesté, samedi dernier, pour protester contre la fermeture de leurs établissements scolaires. Pour l’Union des syndicats du Tchad, ces condamnations sont injustes.

Victor Hugo: « Quand la dictature est un fait, la révolution devient un droit ».

La dictature étant une forme d’oppression, la résistance contre elle est un droit que nous accorde la constitution du Tchad.

Cette opération, baptisée « sifflet universitaire », avait été réprimée par les forces de sécurité. Le Quai d’Orsay réitère son attachement au respect des libertés fondamentales, dont la liberté de manifestation pacifique, composante essentielle de la démocratie. La diplomatie française assure encourager N’Djamena, dans ses échanges réguliers, à respecter les droits de l’homme.

Car aujourd’hui, politiques et société civile se plaignent de ne plus pouvoir manifester. Pour avoir soutenu un appel à manifester début février, dix partis d’opposition ont été suspendus pour deux mois pour « troubles à l’ordre public » et « incitation à la violence ».

Les syndicats, eux, sont en grève illimitée depuis deux semaines pour protester suite aux mesures d’austérité. Et pour Younous Mahadjir, vice-président de l’Union des syndicats du Tchad, ces jeunes sont condamnés injustement. « Nous condamnons cette décision du gouvernement qui a arrêté des gens qui ont seulement manifesté leurs droits, que la Constitution leur donne. Ils n’ont fait que demander à ce que l’école reprenne, parce qu’ils ont constaté que c’est plutôt eux qui sont sans avenir. Donc je ne pense pas qu’il faille accuser les jeunes qui ont fait des marches pacifiques, qui faisaient du tintamarre avec des sifflets. Des sifflets, ça ne fait pas de mal. C’est donc une dictature qui s’installe fortement et qui refuse la démocratie. Donc le Tchad n’est plus une démocratie ».

Les syndicats réfléchissent déjà à rajouter la libération de ces jeunes comme nouvelle revendication vis-à-vis du gouvernement. La décision devrait être prise samedi à l’occasion de l’assemblée plénière d’évaluation de la grève. 74 jeunes sont toujours en attente de jugement pour la même manifestation.

TchadConvergence avec RFI

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