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La guerre de l’or au Tchad: au huitième jour de l’attaque de Miski par l’armée, villageois et soldats de Déby se regardent en chiens de faïence

Au huitième jour de de l’opération que mène l’armée tchadienne contre les habitants du village de Miski au nord du Tchad, pas de tirs, on observe une accalmie précaire, seul le broum-broum d’hélicoptère qui ramasse les victimes des mines se fait entendre de temps à autre, mais la situation reste très tendue et pourrait basculer d’une minute à l’autre.

Les villageois de Miski sont dans les grottes et les militaires de l’armée du régime tchadien, chassés de l’enceinte de l’école du village, se sont regroupés sur l’ancien terrain d’atterrissage, complètement entouré des mines.

Il faut rappeler que l’armée nationale du Tchad est entrée en guerre depuis 8 jours contre les habitants de la zone aurifère de Miski qui refusent une « exploitation de l’or sans cadre légal et réglementaire de l’État » à l’instar de la gestion des revenus pétroliers.

Ce mercredi 31 octobre, les soldats du despote tchadien qui assiègent les différentes localités du Tibesti, fouillent les maisons privées des civils et s’accaparent de tous les produits vivriers qui s’y trouvent. Ces scènes de pillage organisé sont interprétées différemment : pour les uns, les militaires ont réellement faim et se conduisent comme des brigands à la recherche de quoi mettre sous la dent, pour d’autres, c’est la énième tactique de Déby de vouloir affamer la population afin de venir à bout de leur héroïque résistance.

Sur le front de la médiation
Face à la résistance héroïque de la population, l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 28 ans procède à des manipulations machiavéliques de division dont il est un grand spécialiste. Il semblerait qu’il a l’intention de diviser la communauté Toubou en 3 groupes distincts, avec l’aide des fantoches locaux. En effet, la guerre contre Miski est dirigée par des militaires et civils originaires de la province du Tibesti. Un civil récemment élevé au rang de Général de division, rencontre 3 à 5 fois par jour le despote tchadien et oriente les militaires grâce à des correspondants locaux. La découverte des passages secrets lors de la pénétration de l’armée dans l’école du village serait son œuvre.

Les cadres, ministres et les élus de la région du Tibesti, dont on attendait la démission d’un moment à l’autre, se taisent toujours, devenant ainsi de facto les complices de Déby. Ils se murent dans un silence lâche face aux massacres de leur peuple, les bombardements sans discernement de leur région et les insultes du ministre Ahmat Mahamat Bachir.

Seul Ouardougou Bollou, un ancien ministre et gouverneur du Tibesti, a réagi. Après avoir condamné le découpage administratif et les bombardements de Miski et Yebbibou, il a vivement protesté contre les propos irresponsables d’Ahmat Bachir, ministre de la Sécurité publique du Tchad. « Esclavagistes, mercenaires, terroristes, bandits, singes…Ces mots sont prononcés par un ministre de la République du Tchad à toute une population d’une partie du Tchad. Nous sommes surpris de la virulence des propos, de la généralisation facile et gratuite à une période où il serait plutôt nécessaire à un haut niveau de temporiser et de chercher des formules allant dans le sens de la recherche de la paix.Ces propos ne sont pas dignes d’un membre de gouvernement de la République.Au delà des formules usitées, nous avons l’habitude d’entendre dans des pareilles circonstances (terroristes,bandits,mercenaires…), d’autres mots nouveaux sont utilisés à savoir: esclavagistes, singes, … qui me semble être de trop et dénote un dérapage non maîtrisé et nous demandons au ministre de s’excuser publiquement. Nous sommes tous des Toumai, qui est aussi un singe qu’on aime bien en brandir pourtant comme une fierté nationale », a-t-il déclaré.

En rejetant en bloc la venue des émissaires du régime, la population de Miski met ainsi en échec les tentatives de division et fait montre d’une cohésion sans faille face à l’adversité de Déby. Devant l’arbitraire, les villageois de Miski disent non et crient « RÉSISTANCE !».

TchadConvergence avec Tchadactuel

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