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Idriss Déby, très contesté au Tchad, mais adoubé à Addis-Abeba

(N’Djaména, 2 février 2017) – Le Tchad vit au rythme des grèves perlées depuis plusieurs mois dans les secteurs de l’enseignement et de la santé notamment. A cela, s’ajoute la colère des opposants née de la présidentielle controversée de 2016. Pendant ce temps, la diplomatie tchadienne porte ses fruits au plan africain. Le Président Idriss Déby est donc applaudi à l’extérieur tandis qu’il est en difficulté au plan intérieur.

Nul n’est prophète chez lui, enseignent les saintes écritures. Cette citation semble illustrer à perfection, la situation actuelle du président tchadien. En effet, Idriss Déby Itno, engrange des succès diplomatiques au plan africain. Grand stratège militaire, le Chef d’État sait quelle carte jouer pour parvenir à ses fins. En effet, après un an passé à la présidence de l’Union africaine, M. Déby a pu faire élire son ministre des affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, à la tête de la commission de l’Union Africaine.

Des réussites qui propulsent le Tchad sur le toit de l’Afrique. Avant cet épisode, l’ancien chef de guerre a réussi à devenir le complice de Paris en prenant comme une affaire personnelle, la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans le Sahara. Conséquence, la capitale tchadienne abrite le quartier général de la force française Barkhane. Paradoxalement, la situation au pays n’est pas à l’image des prouesses enregistrées par le Président tchadien.

Un tour à N’Djamena, la capitale permet de se rendre compte de l’image que projette la Tchad depuis l’intérieur. Écoles, collèges et universités sont fermés depuis de longs mois. En ce qui concerne l’enseignement supérieur notamment, c’est après plus d’un semestre de grève pour paiement d’arriérés de bourses que le président Idriss Déby s’est engagé à donner satisfaction aux grévistes. Mais, deux semaines après les cours, le gouvernement n’a pas honoré ses engagements et un nouveau spectre de grève pointe déjà à l’horizon. L’administration et le secteur de la santé vivent aussi ds grèves cycliques. A cela s’ajoute la grogne au sein de l’opposition tchadienne qui estime avoir été volée à l’occasion de la présidentielle controversée de 2016.

A l’analyse, l’on se rend compte que le Président Idriss Déby, peine depuis sa réélection à ramener la sérénité au niveau des partenaires sociaux et au sein de la classe politique pendant que ses succès à l’extérieur ne font plus de doute. Le Président tchadien est donc rejeté chez lui et bien apprécié à l’extérieur.

Christophe Sessou
Source: beninmondeinfos.com

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