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Tchad: les conditions de détention et la lenteur de la justice étaient au coeur de la mutinerie à la prison d’Abéché

La mutinerie qui a eu lieu ce lundi 7 octobre 2019 à la maison d’arrêt d’Abéché, a fait au moins 2 morts et une vingtaine de blessés dont un Général de l’armée. Devant l’ampleur de la situation, l’armée a été appelée en renfort. Il a fallu plusieurs heures à l’armée pour en reprendre le contrôle. L’établissement pénitentiaire est connu pour sa surpopulation carcérale comme dans bien d’autres prisons au Tchad. Les prisons au Tchad sont des volcans en sommeil. 

Surpopulation et lenteur de la justice

Les conditions d’incarcération étaient donc au cœur de la mutinerie et les lenteurs de la justice, aussi. Certains détenus s’expliquent mal pourquoi certains dossiers avancent plus vite que d’autres. Ils se sont donc mutinés pour protester.

La prison d’Abéché, qui abrite plus de 500 détenus en plein centre-ville, est surpeuplée. Selon un défenseur des droits de l’homme a confié à RFI que des cellules conçues pour 40 personnes en accueillent deux fois plus. Le nombre de latrines est insuffisant, les repas peu variés, et certains détenus sont enchaînés alors que la loi l’interdit.

La situation carcérale au Tchad est telle que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a été amené à interpeller le Président Idriss Déby, en juillet 2018, pour lui faire part de ses vives inquiétudes sur les conditions de détention dans les différents maisons d’arrêt et bagnes du pays.

Le chef de délégation du CICR au Tchad, Yann Bonzon a évoqué le sujet avec le Président Idriss Déby, lors d’une audience au Palais rose, suite à une évaluation par le CICR des conditions de détention et de traitement des personnes privées de liberté.

L’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 28 ans a tenté de rassurer le CICR en déclarant que son gouvernement prend au sérieux la question de l’amélioration des conditions de détention dans les maisons d’arrêt.

Deux jours après cette audience, le vendredi 20 juillet 2018, il s’est rendu sur le chantier de construction de la nouvelle maison d’arrêt de N’Djamena, située à Klessoum, à une vingtaine de kilomètres à la sortie sud-est de la capitale. Sur place, Idriss Déby a constaté « tout un festival de malfaçons ».

Plusieurs associations féminines ont effectué une visite le mercredi 24 juillet 2019 à la maison d’arrêt d’Am-Sinéné à N’Djaména pour s’imprégner des conditions de détention des femmes dans cette prison. La maison d’arrêt d’Am-Sinéné compte plus de 2000 détenus dont environ 39 femmes majoritairement âgées de moins de 35 ans. Leurs conditions de détention sont jugées déplorables et certaines détenues sont incarcérées depuis 2 à 5 ans sans aucun jugement.

TchadConvergence

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