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Tchad: incommodés par du gaz lacrymogène, plusieurs élèves s’évanouissent au lycée Félix Éboué de N’Djaména

Le secrétaire général de la section régionale du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), Blaise Ngartoigue revient amplement dans un entretien accordé à Alwihda Info, sur la violation constante des locaux du Lycée Felix Éboué par la police. Celle-ci est intervenue jeudi dernier avec une brutalité inouïe, perturbant les élèves en plein cours.

Cette intervention de la police pour disperser la manifestation des étudiants de l’Université qui ont par la suite, trouvé refuge au sein du Lycée Félix Éboué, a entrainé l’évanouissement de plusieurs élèves dans les salles de classe. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène lancé par la police sans discernement.

Blaise Ngartoigue condamne ce qu’il qualifie de «sauvagerie policière», ne pouvant être observée dans aucun pays du monde. Par ailleurs, le secrétaire général de la section régionale du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), Blaise Ngartoigue informe que la section régionale est entrain d’envisager une possibilité de riposte pour attirer l’attention des autorités. Ce, afin que de tels actes ne puissent plus se reproduire dans les locaux des établissements scolaires.

Que s’est-il exactement passé jeudi dernier à Sabangali ?
On a constaté la violation des locaux de l’établissement Félix Éboué et de ceux du lycée Technique Commercial par une intervention musclée de la police pour disperser la manifestation estudiantine. Cela a entrainé la perte de connaissance de plusieurs élèves après avoir été aspergés de gaz lacrymogène tiré par la police.

Quel est votre sentiment face à cette énième brutalité policière ?
C’est regrettable ! L’état est en violation contre ses propres lois parce que les établissements publics scolaires sont surtout inviolables, c’est ce que dit la loi.
Cette sauvagerie policière ne date pas d’aujourd’hui. La police, son rôle est de protéger les paisibles citoyens qui sont aussi les élèves et les étudiants. Nous avons constaté, il n’y a pas longtemps, des tirs à balles réelles sur des fonctionnaires qui haussaient le ton pour discuter de la manière dont l’audit (des diplômes à la fonction publique, ndlr) était organisé. Nous avons demandé réparation. Cette demande est restée lettre morte comme le régime se connait dans les violations des droits de l’homme.
Une fois de plus, des grenades lacrymogènes sont tirées sur des élèves sous prétexte que les étudiants étaient en assemblée générale pour faire du mouvement.

Les étudiants sont accusés de se livrer à des casses. La police n’est-elle pas contrainte d’intervenir ?
Je ne crois pas. Et si ce sont les étudiants, la police n’aurait pas dû tirer des grenades lacrymogènes sur les élèves du Félix Éboué qui étaient eux avec leurs professeurs dans les salles. Ça aussi c’est les caractéristiques du régime. Vous n’allez trouver ça nulle part. Ce sont des gens qu’on prépare à la relève et qui doivent gouverner le pays demain. On leur fait inspirer des grenades lacrymogènes alors que parmi eux, il y a ceux qui sont asthmatiques.
S’il existait un pouvoir qui dit dire non à cette manière sauvage d’agir, on pourrait déjà arrêter l’hémorragie. A chaque fois que nous avons dénoncé la bavure policière qui était postée sur les réseaux sociaux, les gens ont démenti. Ça continue, cette manière d’agir fait son chemin. Nous n’attendons que Dieu.
Dans un pays où il y a un parlement, celui-ci doit parler au nom du peuple et défendre le peuple. Nous n’avons que des députés décrétés, vous pouvez faire ce que vous voulez avec le peuple. Nous sommes dans un pays ou les détenteurs du pouvoir politique sont les détenteurs du pouvoir économique.

La section régionale du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) entend-elle faire des actions pour protester contre cette violence policière ?
D’ores et déjà, comme nos grèves sont sectorielles, nous avons donné l’autorisation à la cellule du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) de Félix Éboué de réagir. Elle a, à son tour fait un communique de presse. Je crois que la cellule du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) de Félix Éboué est déjà entrée en grève de 3 jours. La grève ne veut absolument rien dire au régime. Nous faisons la grève pour montrer à l’opinion nationale et internationale que nous sommes mécontents, pour exprimer notre désapprobation face aux agissements du régime.

Donc les grèves ne servent à rien, selon vous ?
Si nos grèves pouvaient faire quelque chose, on pourrait déjà arranger beaucoup de situations. Nos grèves, nous les faisons pour que l’homme de la rue qui ne peut pas avoir accès à des informations puisse être au courant du mécontentement des enseignants du Lycée Felix Éboué. C’était simplement ça ! Pour le reste, on est en train de s’organiser pour voir ce qu’il convient de faire sur le plan régional pour attirer l’attention des autorités.

Propos recueillis par Djimet Wiché

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3 Commentaires

  • […] Lundi matin, les rues de la capitale sont presque désertées par les véhicules de transport en commun qui laissent place aux piétons, obligés d’arpenter les territoires pour aller au travail. Tôt le matin, les élèves se précipitent pour aller à l’école, mais il n’y a pas de bus ni taxi dans les rues. Sur l’avenue Maldoum Bada Abbas, des élèves marchent pour se rendre à l’école. Même chose sur l’avenue Charles De Gaulle, habitué au klaxon des taxis et aux arrêts inattendus des bus, les conducteurs de véhicules particuliers s’étonnent de l’ambiance et de l’observation du mot d’ordre des transporteurs. Dans des quartiers comme Kamnda et Habéna, des centaines d’enfants parcourent les rues et s’en prennent à ceux qui utilisent leurs engins. Des pneus ont été brulés sur certains axes de la capitale tchadienne. «Les élèves ont décidé de barricader toutes les routes et d’interdire l’accès aux personnes qui n’ont pas observé cette journée sans engins. Étant alertée, la police est descendue sur le terrain. Un bras de fer entre les élèves et la police a commencé», selon un enseignant qui lançait une alerte sur les réseaux sociaux. Cette grève de transporteurs coïncide aussi avec une manifestation des enseignants de deux lycées de la capitale qui protestaient ce matin contre la violation le jeudi dernier de leurs locaux par les sbires du régime. Il faut rappeler que, le jeudi dernier, une intervention de la police pour disperser la manifestation des étudiants de la faculté d’Ardep-Djoumal qui ont, par la suite, trouvé refuge au sein du lycée Félix Éboué, a entrainé l’évanouissement de plusieurs élèves dans les salles de classe. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène lancé par la police sans discernement. Voir à ce sujet, notre article, Tchad: incommodés par du gaz lacrymogène, plusieurs élèves s’évanouissent au lycée Félix É…. […]

  • […] Il faut rappeler que, le jeudi dernier, une intervention de la police pour disperser la manifestation des étudiants de la faculté d’Ardep-Djoumal qui ont par la suite, trouvé refuge au sein du Lycée Félix Éboué, a entrainé l’évanouissement de plusieurs élèves dans les salles de classe. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène lancé par la police sans discernement. Voir à ce sujet, notre article, Tchad: incommodés par du gaz lacrymogène, plusieurs élèves s’évanouissent au lycée Félix É…. […]

  • […] Lundi matin, les rues de la capitale sont presque désertées par les véhicules de transport en commun qui laissent place aux piétons, obligés d’arpenter les territoires pour aller au travail. Tôt le matin, les élèves se précipitent pour aller à l’école, mais il n’y a pas de bus ni taxi dans les rues. Sur l’avenue Maldoum Bada Abbas, des élèves marchent pour se rendre à l’école. Même chose sur l’avenue Charles De Gaulle, habitué au klaxon des taxis et aux arrêts inattendus des bus, les conducteurs de véhicules particuliers s’étonnent de l’ambiance et de l’observation du mot d’ordre des transporteurs. Dans des quartiers comme Kamnda et Habéna, des centaines d’enfants parcourent les rues et s’en prennent à ceux qui utilisent leurs engins. Des pneus ont été brulés sur certains axes de la capitale tchadienne. «Les élèves ont décidé de barricader toutes les routes et d’interdire l’accès aux personnes qui n’ont pas observé cette journée sans engins. Étant alertée, la police est descendue sur le terrain. Un bras de fer entre les élèves et la police a commencé», selon un enseignant qui lançait une alerte sur les réseaux sociaux. Cette grève de transporteurs coïncide aussi avec une manifestation des enseignants de deux lycées de la capitale qui protestaient ce matin contre la violation le jeudi dernier de leurs locaux par les sbires du régime. Il faut rappeler que, le jeudi dernier, une intervention de la police pour disperser la manifestation des étudiants de la faculté d’Ardep-Djoumal qui ont, par la suite, trouvé refuge au sein du lycée Félix Éboué, a entrainé l’évanouissement de plusieurs élèves dans les salles de classe. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène lancé par la police sans discernement. Voir à ce sujet, notre article, Tchad: incommodés par du gaz lacrymogène, plusieurs élèves s’évanouissent au lycée Félix É…. […]

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