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Tchad: « Chef, oui Chef ! 10 à droite, 10 à gauche, l’ordre est exécuté Chef ! »

Face à la recrudescence des conflits intercommunautaires dans l’est du Tchad, une centaine de morts dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs en 9 jours, le Président Idriss Déby s’est déplacé dimanche passé dans les provinces du Ouaddaï et du Sila afin de s’enquérir de la situation avec les autorités locales et les populations.

« S’il y a encore des conflits entre Arabes et Ouaddaïens, et entre Mouro et Dadjo, vous tuez ici, et vous tuez là-bas. Vous tuez dix de chaque côté afin de sauver la majorité. Vous avez l’autorisation. Celui qui ne le fait pas, Monsieur le ministre, vous prenez une décision contre lui », a lancé le Président Idriss Déby aux autorités locales lors d’un déplacement, il y a une semaine, à Goz Beida, chef-lieu de la province de Sila, où le déploiement de « forces militaires qui vont assurer la sécurité de la population dans la zone » a été annoncé. 

L’image ci-dessus est une image d’illustration caricaturée par Djoret Biaka Tedang.

A Goz Beida, le Président Déby a aussi déclaré l’état d’urgence pour trois mois dans les deux provinces de l’est du pays et a réclamé le désarmement des civils. « Dès que je quitte la province de Sila, il faut désarmer tous les civils de la zone qui ont des armes entre les mains », a-t-il ordonné. Outre la saisie des armes, Idriss Déby a aussi ordonné l’interdiction de circuler à moto dans les deux régions de l’Est.

Ces mesures très graves et anti-constitutionnelles avaient provoqué un tollé général dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Après les critiques, le Président Déby est revenu à N’Djaména pour convoquer en urgence un conseil de ministres extraordinaire afin de rattraper ses errements à l’est de notre pays. Mais l’acte, le mal est déjà fait. Il a violé la Constitution adopté par lui, sur mesure, pour lui », a déclaré Dr Mahamat Ahmad Alhabo, Secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD).

Mais si la presse qui accompagnait le Président lors de son déplacement dans le Sila n’avait pas rapporté en temps réel ses déclarations et ses prises de décisions sur un coup de tête, qu’allait-il advenir dans l’est de notre pays ? En cas de conflits intercommunautaires, les forces de l’ordre devraient elles exécuter l’ordre du Chef suprême pour tuer dix personnes de chaque communauté ?

Les autorités administratives et les forces de l’ordre au Tchad ont elles parfois le devoir de désobéir et refuser d’exécuter un ordre prescrivant d’accomplir un acte manifestement illégal ? L’autorité du chef militaire et l’obéissance du subordonné sont elles absolues au Tchad ?  

TchadConvergence

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