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Le Président Idriss Déby annonce un retour aux années avant le pétrole: mais quelle était la situation socio-économique du Tchad en 2003 ?

Au Tchad, le Président Idriss Déby annonce un retour aux années avant pétrole.

Dans la grande salle des conférences du Palais du 15 janvier, ce samedi 11 novembre 2017, alors qu’il prenait la parole lors de la 6ème Assemblée générale de l’Union nationale des commerçants du MPS, le Président Idriss Déby a appelé à investir dans le monde rural et oublier le pétrole. Il a aussi indiqué que pour les fonctionnaires, il faut envisager la fin des augmentations de salaire.

Il est revenu longuement sur la nécessité pour les opérateurs économiques d’investir dans le secteur rural et d’oublier le pétrole qui a alimenté les rêves depuis 2003. Pour les travailleurs du secteur public, l’heure est à l’austérité.

«Avec le pétrole, de nouveaux langages sont sortis : augmentation des prix, augmentation de salaire, augmentation, augmentation… La réalité nous a rattrapés, maintenant on refuse de revenir en arrière. Mais on est obligé de revenir en arrière, on va être là où on était en 2003… », explique sans détour Idriss Déby.

Si on va être « là où on était en 2003 », voilà quelques données socio-économiques du Tchad en 2003 :

  1. En 2003, le budget de l’État était à 270 milliards de FCFA contre 936 milliards de FCFA en 2017 et 1877 milliards de FCFA en 2016 ;
  2. En 2003, la masse salariale était de 40 milliards de FCFA par an contre 365 milliards de FCFA en 2017 et de 396 milliards de FCFA en 2016 ;
  3. En 2003, le nombre des fonctionnaires était de 33.000 personnes contre 84.000 en 2017 sans le personnel militaire qui dépasse les 40.000 soldats ;
  4. En 2003, les dépenses militaires représentaient moins d’un (1)% du PIB, soit une trentaine de milliards de FCFA par an contre plus de 9% du PIB en 2009 et de 2,5% en 2016 soit de centaines de milliards de FCFA ;
  5. En 2003, le budget de la présidence était à 6 milliards de FCFA contre 15 milliards actuellement;
  6. En 2003, il n’existait qu’une seule université publique contre 8 aujourd’hui et plusieurs dizaines des écoles et instituts publics supérieurs ;
  7. Faut-il fermer tous les hôpitaux, centres de santé….crées après 2003 ?
  8. Que faut-il faire de la dette intérieure qui dépasse les 22% du PIB et qui se chiffre à plus de 800 milliards de FCFA si on veut revenir à la situation de 2003 avant le pétrole et faut-il retirer les troupes tchadiennes dans les autres pays ?

En septembre 2016, le gouvernement a entrepris selon lui des mesures de nature budgétaire pour combattre la crise économique et faire éviter une situation de banqueroute financière du pays. Pourquoi malgré ces mesures, l’incertitude économique est plus forte et le désarroi se dessine dans le discours du Président ?

Comment le Président peut-il annoncer une descente aux enfers ? Cela traduit-il un aveu d’impuissance face à la crise économique ?

Le Président de la République doit-il entreprendre des politiques publiques et actions salutaires pour résoudre la crise économique, améliorer les conditions de vie des populations ou annoncer des tragédies à venir ? Le rôle d’un Président de la République, c’est comme un médecin, il doit préconiser des solutions et non prédire des situations de tragédie.

Les Tchadiens sont plus intéressés par la capacité des dirigeants à apporter des solutions à leurs dures conditions de vie économique et sociale qu’au discours des conséquences funestes de la crise économique.

Par Kebir Mahamat Abdoulaye sur Facebook

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2 Commentaires

  • mbakerembi gandala lambert

    il est difficile,de decoder le propos d’un homme politique, idriss deby itno,va-t-il accépter de dire à ces frères la sommes qu’ils ont amasser dans leur compte privé? l’artiste tchadien saint mbété avait bien dit,je le cite<>,je dit,son excellence,vous avez parler de vitrine,l’emmergence,renaissance, croyez moi,son excellence,la parole tenue,est une dette,que l’on doit s’acquiter,gouverner un pays,n’est un groupe d’entraiment des jeunes à s’entrainer,mais un troupeau des chevres à berger.

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