Du 6 au 17 novembre 2017, les Nations unies organisent à Bonn, en Allemagne, leur 23ème conférence sur le climat, la COP23, un rendez-vous mondial pour le climat.
L’urgence se fait d’autant plus aiguë pour l’Afrique, l’une des régions au monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique, comme en témoigne encore la terrible sécheresse qui a sévi en Afrique de l’Est cette année 2017. En une cinquantaine d’années, le Lac-Tchad a perdu près de 90% de sa superficie. L’étendue du lac est passée d’environ 25.000 km² dans les années 1960 à environ 3.000 km² de nos jours. Cette situation inquiète les populations et les gouvernements qui ont en commun ce lac.
En 10 ans, entre 1995 et 2015, le continent africain a subi 136 épisodes de sécheresse, dont 77 dans la seule région de l’Afrique de l’Est. Sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, épisodes climatiques extrêmes qui menacent la sécurité alimentaire des populations…, la « facture » du changement climatique se révèle bien élevée pour l’Afrique, qui contribue pourtant pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Sur les 10 pays au monde considérés comme les plus menacés par le changement climatique, 7 sont africains : la Centrafrique, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Nigeria, la Sierra Leone, le Sud-Soudan et le Tchad. Le changement climatique amputerait le PIB de l’Afrique de 1,4 point chaque année.
L’Afrique en force à la COP23
A elle seule, la Côte d’Ivoire est représentée par une délégation de 492 personnes à la COP 23 de Bonn. Or la taille moyenne d’une délégation-pays est de 45 personnes, rappelle la Deutsche Welle qui s’est intéressée à la question.
Derrière la Côte d’Ivoire, on compte la Guinée (355 participants), la République démocratique du Congo (340), le Congo (308) et le Maroc (253). Sur les trente-cinq plus importantes délégations, vingt proviennent d’Afrique.
Attendu ce mercredi 15 et jeudi 16 novembre pour faire un discours à la COP23 parmi les présidents gabonais Ali Bongo, guinéen et de l’Union africaine Alpha Condé, sénégalais Macky Sall, congolais Denis Sassou Nguesso, le Président Idriss Déby a regagné directement N’Djaména après avoir participé aux travaux du Forum Mondial sur la Santé aux Émirats Arabes Unis. Pourtant, le Président Déby a assisté à la COP22 au Maroc en novembre 2016.
Idriss Déby a aussi séché le 4ème forum sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenu à Dakar au Sénégal du 13 au 14 novembre 2017, lui qui se croit le gendarme de l’Afrique.
Jusqu’à récemment, le dictateur tchadien était considéré comme un Président globe-trotter qui ne ratait aucune occasion pour assister aux grands rendez-vous internationaux. Mais, depuis que le pays qu’il dirige d’une main de fer depuis plus de 27 ans a été classé parmi les États voyous par l’administration américaine en septembre dernier, le général-Président-Sultan a pris ses distances vis à vis du monde occidental et ne croit plus à rien.
Ou bien Idriss Déby s’est déjà mis à l’heure des années 2003 où il n’était pas connu parmi les dirigeants africains ? En effet, avant de s’envoler pour Abu Dhabi, le despote tchadien avait annoncé un retour aux années avant le pétrole au Tchad. «Avec le pétrole, de nouveaux langages sont sortis: augmentation des prix, augmentation de salaire, augmentation, augmentation… La réalité nous a rattrapés, maintenant on refuse de revenir en arrière. Mais on est obligé de revenir en arrière, on va être là où on était en 2003… », a expliqué sans détour Idriss Déby lors de la 6ème Assemblée générale de l’Union nationale des commerçants du MPS.
TchadConvergence
Dites à Déby que le peuple tchadien souhaite revenir à une date bien précise : le 30 novembre 1990. Il espère aussi qu’en revenant à ce jour là, la parenthèse de l’histoire, commencée le lendemain de ce jour fatidique (1er décembre 1990) n’aura été qu’un cauchemar !